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Police-Justice

Maternité d'Orthez: l'anesthésiste belge va-t-elle être remise en liberté?

L'entrée de la maternité d'Orthez dans les Pyrénées-Orientales.

L'entrée de la maternité d'Orthez dans les Pyrénées-Orientales. - Gaïzka Iroz - AFP

Helga Wauters, l'anesthésiste belge alcoolique mise en cause après le décès d'une patiente à la maternité d'Orthez fin septembre, pourrait bénéficier d'une remise en liberté, à condition de ne plus pouvoir exercer la médecine. La Cour d'appel de Pau doit rendre son jugement ce jeudi.

Elle avait reconnu avoir bu le soir du drame. La Cour d'appel de Pau va rendre, ce jeudi, son jugement sur la demande de remise en liberté d'Helga Wauters, l'anesthésiste belge incarcérée après le décès d'une patiente à la maternité d'Orthez, dans les Pyrénées-Atlantiques, à la fin septembre.

La Cour d'appel s'est penchée sur l'appel interjeté par le Parquet mercredi 3 décembre, après la décision d'un juge de remettre en liberté l'anesthésiste de 45 ans, en détention provisoire depuis le 2 octobre. Elle a mis son jugement en délibéré au 11 décembre.

Durant l'audience mardi, l'avocat général, Dominique Jéol, s'est opposé à la libération de l'anesthésiste pour "éviter toute réitération des faits" malgré les garanties présentées par ses avocates, Me Florence Hegoburu et Me Carole Viellenave. La demande de remise en liberté de l'anesthésiste est notamment assortie d'une caution de 50.000 euros, de l'interdiction d'exercer la médecine et de l'obligation de fréquenter un centre de lutte contre l'alcoolisme.

Elle pourrait exercer la médecine à l'étranger

Mais pour le procureur de la République de Pau, Jean-Christophe Muller, "les modalités du contrôle judiciaire ne prévoient pas qu'elle soit assignée à résidence sur le territoire français. Cela me paraît insuffisant pour atteindre l'objectif que je recherche, empêcher qu'elle exerce la médecine", ce qu'elle pourrait toujours faire à l'étranger, a-t-il expliqué.

Toujours selon le procureur de Pau, l'enquête qui se poursuit a également établi que Helga Wauters avait "déjà eu un problème de licenciement pour alcoolisme dans le cadre de son travail en Belgique". La justice avait rejeté le 16 octobre une première demande de remise en liberté de l'anesthésiste belge, mise en examen pour "homicide involontaire aggravé".

Devant les enquêteurs, l'anesthésiste avait reconnu "avoir bu" le 26 septembre, soir où elle avait la charge d'une patiente de 28 ans souhaitant accoucher à Orthez, où elle venait d'être recrutée.

Un comportement jugé "étrange" le soir du drame

Helga Wauters lui avait prodigué une péridurale avant de sortir boire "un verre de rosé" chez des amis. Mais l'accouchement s'était mal passé et une césarienne était devenue nécessaire.

Rappelée, l'anesthésiste sentait l'alcool à son retour à l'hôpital et son comportement avait paru étrange à ses collègues. La situation avait viré au drame: au lieu de se servir du respirateur du bloc opératoire, l'anesthésiste avait utilisé un ballon manuel pour ventiler sa patiente, et avait intubé les voies digestives au lieu des voies respiratoires. En arrêt cardiaque, la patiente avait été transférée à l'hôpital de Pau où elle était décédée le 30 septembre. Son bébé est sain et sauf.

Evoquant les conditions de la demande de mise en liberté, l'avocat de la famille de la victime, Me Philippe Courtois, a estimé que fréquenter un centre anti-alcoolique n'était "pas assez contraignant, n'obligeant pas Helga Wauters à être présente 24 heures sur 24 h dans un centre".

Jé. M. avec AFP