Lyon: un bilan positif pour le dispositif de lutte contre les violences faites aux femmes

Le numéro de la plateforme d'écoute pour les violences conjugales est le 3619. - Jacques Demarthon - AFP
En décembre 2019, à l'occasion du Grenelle de la lutte contre les violences faites aux femmes, la justice lyonnaise avait décidé de mettre en place un nouveau dispositif pour mieux détecter, évaluer et suivre les affaires de violences domestiques. A l'occasion de la journée internationale des droits des femmes ce lundi 8 mars, le tribunal dresse un premier bilan.
En 2020, le parquet de Lyon a reçu 3222 procédures relatives à des violences intrafamiliales, explique-t-il dans un communiqué. Un chiffre en hausse par rapport à 2019 où le parquet avait comptabilisé 2764 procédures. Au total, 477 individus ont été déférés en vue d'une comparution immédiate ou d'une convocation par procès-verbal avec placement sous contrôle judiciaire. Un chiffre lui aussi en hausse par rapport à 2019.
Une meilleure coordination avec les associations
Concrètement, que prévoit ce dispositif? Première chose, des référents ont été formés dans chaque brigade et commissariat pour prendre en charge ces dossiers souvent complexes. Les mains courantes, souvent vouées à l'oubli, ont aussi été supprimées.
"Toute plainte ou tout recueil d'éléments permettant de suspecter une situation de violences conjugales doit donner lieu à une enquête et à minima à un procès-verbal de renseignement judiciaire", explique le tribunal.
Autre nouveauté, le dispositif veut aider davantage les victimes présumées en se coordonnant de façon plus efficace avec les associations. Ainsi, dès qu'une victime présumée se signale mais ne dépose pas plainte, les services de police et de gendarmerie prennent immédiatement contact avec des associations dédiées. Celle-ci sera alors chargée d'évaluer la situation et éventuellement d'aider vers un dépôt de plainte.
367 mesures d'éloignement du conjoint
Puis tout au long du processus, chaque instance judiciaire sera mise au courant des actions de ses comparses et les associations sont consultées dès que nécessaire. Les enquêteurs peuvent ainsi solliciter leur aide pour évaluer "la nécessité d'une mise à l'abri immédiate de la victime, d'une mesure d'éloignement de l'auteur ou encore de l'attribution d'un téléphone grave danger", détaille le tribunal.
Les résultats de ce dispositif: au total, 89 personnes ont bénéficié d'un téléphone grave danger en 2020, contre 40 en 2019 et seulement 14 en 2018. 367 conjoints ont été soumis à des mesures d'éloignement contre 207 en 2019.
En 2021, le dispositif sera encore amené à évoluer en prenant en compte, notamment, la mise en place du bracelet anti-rapprochement. "Il concernera les situations les plus
à risque et notamment celles de la sortie de détention d'individus", juge le tribunal lyonnais.