Le viticulteur bio qui avait dit non aux pesticides écope 500 euros d'amende

Emmanuel Giboulot, lors d'un précédent procès. - -
Son combat avait soulevé les foules - presque 62.000 signatures sur une pétition de soutien et de multiples groupes Facebook pour prendre sa défense -. Un viticulteur bourguignon a été condamné à 500 euros d'amende ferme pour avoir refusé de traiter ses vignes.
Sa peine a été assortie d'une amende avec sursis de 500 euros, conformément aux réquisitions lors du procès fin février. "Je ne me sens pas du tout coupable, c'est intolérable aujourd'hui d'être obligé de se masquer, d'être dans la peur quand on assume une position", a estimé le vigneron Emmanuel Giboulot à l'issue du délibéré.
L'homme a annoncé son intention de faire appel de cette décision. Il encourait jusqu'à six mois d'emprisonnement et 30.000 euros d'amende.
Le respect des "équilibres biologiques"
L'affaire avait débuté au printemps dernier, quand la découverte de foyers d'une maladie dans les vignes près de Beaune avait conduit le préfet à imposer de traiter tous les vignobles du département contre la cicadelle, l'insecte qui répand la flavescence dorée.
Viticulteur en biodynamie depuis les années 1970, Emmanuel Giboulot s'y était refusé sur les dix hectares qu'il exploite en Côte de Beaune et Haute-Côte de Nuits. Même à la pyréthrine, pesticide naturel. Car pour lui, tous les traitements vont à l'encontre des "équilibres biologiques".
Il comparaissait ce lundi à Dijon, pour avoir refusé de traiter ses ceps. Le procès scandalise les écologistes tandis que l'interprofession bourguignonne, elle, s'inquiète d'une mauvaise publicité.