Procès du viticulteur bio: le parquet requiert une amende de 1.000 euros

Emmanuel Giboulot, viticulteur bio. - -
"Cet événement va marquer un tournant dans l'approche qu'on peut avoir dans la lutte contre la flavescence dorée qui génère des traitements obligatoires. Ces traitements sont justifiés dans certains cas, mais j'espère que (…) ça permettra à notre profession de générer des approches alternatives de façon à ce que l'on puisse limiter l'usage des produits de traitement et des insecticides en particulier", a déclaré le viticulteur bio Emmanuel Giboulot à la sortie du tribunal correctionnel de Dijon.
Une amende de 1.000 euros, assortie pour moitié du sursis, a été requise lundi contre lui pour avoir refusé de traiter ses ceps contre une maladie, la flavescence dorée.
Le tribunal correctionnel a mis sa décision en délibéré au 7 avril à 13h30.
Arrêté préfectoral contre vertu supposée de la "biodynamie"
Emmanuel Giboulot "a commis une infraction pénale. Il n'a pas respecté, par choix idéologique, l'arrêté préfectoral" qui imposait de traiter toutes les vignes de Côte-d'Or, a estimé le représentant du parquet, Jeanne Delatronchette.
Viticulteur féru depuis les années 1970 de biodynamie, qui considère tout domaine agricole comme un organisme vivant, diversifié et autonome, Emmanuel Giboulot avait refusé de traiter les dix hectares qu'il exploite en Côte-de-Beaune et Haute-Côte de Nuits. Même à la pyréthrine, un pesticide naturel.
Contrôlé en juillet par la Direction régionale de l'agriculture, il a été convoqué devant la justice et encourt six mois d'emprisonnement et 30.000 euros d'amende.
"Ce qui compte, c'est qu'il y ait une condamnation", a commenté lundi Jean-Roch Gaillet, directeur régional de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt de Bourgogne, soulignant que Emmanuel Giboulot est le seul producteur de Saône-et-Loire et de Côte d'Or, y compris dans la filière bio, à ne pas avoir traité ses vignes.