Le patron de l'Office anti-stupéfiants affirme que "200.000 personnes vivent de la drogue en France"

L'Office anti-stupéfiants (Ofast) a été créé en 2020. - Ministère de l'Intérieur
Quelques jours après une fusillade ayant causé la mort de deux personnes à proximité d'un point de deal dans le quartier des Moulins à Nice, le patron de l'Office anti-stupéfiants (Ofast), Dimitri Zoulas, a expliqué ce lundi 6 octobre sur RTL que "200.000 personnes vivent de la drogue en France", pour un marché estimé à "sept milliards d'euros".
Ce trafic est semblable à "une pyramide" à trois niveaux, détaille Dimitri Zoulas. "Le haut du spectre, lui, est composé d'importateurs qui organisent la logistique internationale pour acheminer la résine et la cocaïne", précise-t-il. "Ce sont des personnes qui se sont associées, souvent depuis l'étranger, ou même depuis le fin fond de leur maison d'arrêt". À cette échelle, "des centaines de millions d'euros, disséminées sous différentes formes", sont en jeu.
Les points de deal constituent le "bas du spectre"
À cheval entre le haut et le bas de cette pyramide se trouvent "les semi-grossistes". Ils sont l'intermédiaire entre la drogue acheminée et les détaillants, qui vendent les substances directement aux consommateurs.
Enfin, "le bas du spectre, c'est la vente sur les points de deal ou de façon dématérialisée par Internet". C'est aussi "le 'chouffeur' payé 50 euros par jour pour être assis et regarder", poursuit le patron de la lutte contre la drogue, qui alerte sur cette "échelle de salaires qui fait croire à une partie de la jeunesse qu'on a un avenir économique et financier en travaillant dans ce milieu".
"La production avoisine les 4.000 tonnes"
Le nerf de la guerre, c'est de lutter contre "les chaînes d'approvisionnement en amont du territoire national", rappelle Dimitri Zoulas. La production mondiale de la cocaïne, produite en Amérique latine, "avoisine les 4.000 tonnes". "Jamais la production mondiale n'a été aussi forte, et jamais la vitesse de circulation et d'acheminement vers l'Europe n'a été aussi intense", alerte le patron de l'Ofast.
Selon un rapport de l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) publié en janvier dernier, plus d'un million de Français de 11 à 75 ans ont consommé de la cocaïne au moins une fois au cours de l'année 2023. Un chiffre qui a presque doublé par rapport à un précédent rapport de l'OFDT daté de 2022.