Le hacker Ulcan soupçonné de mener des canulars téléphoniques auprès de journalistes

La rédaction de Politis a été visitée par la police, après un canular téléphonique. - BFMTV
Réveil douloureux pour la rédaction de Politis. Jeudi matin, les journalistes découvrent que la police est intervenue dans leurs locaux, après avoir reçu des appels signalant une prise d'otage. Pour pénétrer dans l'immeuble, les policiers ont brisé une vitre, avant de réaliser que les locaux étaient vides. Un mauvais canular dont a également été victime le rédacteur en chef, Denis Sieffert. Au milieu de la nuit, il a reçu la visite des forces de l'ordre: un appel leur avait indiqué qu'il séquestrait sa femme.
Au cours de la même nuit, Pierre Haski, cofondateur de Rue89, a vu arriver chez lui le Samu, la police et les pompiers. Quelqu'un les avait appelés pour leur dire que "j'avais poignardé ma femme et que (…) j'avais ouvert le gaz dans l'immeuble", raconte-t-il sur le site. La veille, c'est le fondateur d'arrêt sur images, Daniel Schneidermann, qui a reçu la visite de trente policiers. Ils avaient reçu un appel affirmant qu'il avait tué sa femme.
"Un acte politique"
Pour le rédacteur en chef de Politis, l'attaque contre son journal "est une action d'intimidation contre la presse, par rapport au conflit israélo-palestinien. C'est un acte politique", affirme Denis Sieffert. Pierre Haski et lui voient derrière ces actes la signature de Grégory Chelli alias Ulcan, un hacker franco-israélien qui se présente comme un militant sioniste.
Selon Pierre Haski, Ulcan aurait également visé Stéphane Richard, patron d'Orange, en raison de sa sortie sur Israël. Interrogé par la chaîne i24, Ulcan dément toute implication dans les dernières dénonciations. "Je sais d'où ça vient mais je ne suis pas responsable", affirme-t-il. "Ce sont des gens qui agissent sans mon aval. Je les soutiens, mais ce n'est pas moi".
En France, des dizaines de plaintes ont été déposées et une enquête a été ouverte contre le "swatting" en série. Mais elle ne devrait pas inquiéter Ulcan, car aucun accord d'extradition n'existe avec Israël. "Il faut négocier à chaque fois, ça dépend de la nature des actes commis: les autorités israéliennes peuvent considérer qu'ils ne sont pas si graves. C'est vraiment laissé à leur discrétion", explique l'avocat Pierre Hourcade.
Denis Sieffert, Pierre Haski et Daniel Schneidermann, doivent être reçus par le ministre de l’intérieur la semaine prochaine. Mais aucune condamnation publique de ces attaques n’a été formulée publiquement par le gouvernement.