Le braqueur tué dans la Marne souffrait de troubles du comportement

Le malfaiteur récidiviste tué jeudi dans la Marne par un bijoutier souffrait de troubles du comportement, et alternait les séjours en prison avec ceux en établissements psychiatriques.

Alors que la justice cherche à savoir si le bijoutier de Sézanne, dans la Marne, a agi en état de légitime défense, et que les soutiens se multiplient à l'égard du commerçant, on en sait un peu plus sur le profil du braqueur tué jeudi.

"C'était un garçon qui souffrait de troubles comportementaux qui sont allés en s'aggravant. Il alternait la prison avec des séjours assez réguliers en hôpital psychiatrique (...) Cet été, il était encore je crois, hospitalisé", selon son avocat, Gérard Zbili, qui a appris vendredi après-midi la mort de son client.

10 condamnations à son acrif

Fetihé M. venait de fêter ses 36 ans et habitait Choisy-le-Roi, dans le Val-de-Marne. Son casier judiciaire comportait dix condamnations, a expliqué vendredi matin le procureur de la république à Châlons-en-Champagne, Christian de Rocquigny.

Il avait notamment été condamné le 10 octobre 2003 par la cour d'assises du Val-de-Marne, pour sa participation au vol à main armée d'un supermarché du Kremlin-Bicêtre, le soir du 24 décembre 2000. Ce méfait lui avait valu d'être surnommé le "braqueur de Noël" par le journal Le Parisien qui avait relaté les débats. Lors du procès, il avait également été condamné à deux ans d'emprisonnement pour son évasion du tribunal de grande instance de Créteil, le 21 mars 2001, alors qu'il comparaissait pour une autre affaire.

Sorti de prison le 24 juin 2010, dans le cadre d'une libération conditionnelle, selon le procureur, "F.M" faisait depuis l'objet de récurrents problèmes psychiatriques, a précisé son avocat Gérard Zbili. "Dans les dossiers que j'ai eu à traiter, je sais que dans les modes opératoires, il n'y avait pas de violences physiques. Les armes étaient factices ou non chargées (...) Bien entendu, un vol à main armée n'est pas anodin et je ne retranche rien à la gravité de tels faits qui relèvent, faut-il le rappeler, des assises".

Il a "fait tout ce qui était possible"

Gérard Zbili a décrit son client comme un garçon avec un "côté attachant" car en souffrance. "Il vivait d'expédients" et était "en rupture avec une famille qui n'arrivait probablement pu à supporter la réitération des faits commis".

Selon une source policière, le malfaiteur aurait commencé son parcours de délinquant à l'adolescence, et "fait tout ce qui était possible". Lors de ses arrestations, Fetihé M. était présenté officiellement comme artiste de variété, proche du groupe de rap 113, originaire de Vitry, primé aux Victoires de la musique. Mais lors de son procès, il avait expliqué ne pas faire partie du groupe, selon les informations de Libération.fr.

K. L. avec AFP