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Police-Justice

Braquage dans la Marne: le bijoutier en "état de choc"

Le procureur de la Marne, Christian de Rocquigny.

Le procureur de la Marne, Christian de Rocquigny. - -

Une information judiciaire devrait être ouverte samedi dans le cadre de l'enquête sur le braqueur tué par un bijoutier dans la Marne jeudi.

Le bijoutier qui a tué jeudi un homme qui braquait son commerce à Sézanne dans la Marne est toujours en garde à vue vendredi matin. Il était propriétaire d'arme, avait une autorisation préfectorale" et "s'entraînait régulièrement" au stand de tir, a expliqué le procureur, Christian de Rocquigny, lors d'une conférence de presse vendredi matin.

Sur les circonstances de l'attaque, le braqueur est entré vers 16h30 dans la bijouterie Beyle. Le bijoutier, qui était à l'étage est descendu une arme dissimulée dans son dos. Son épouse et lui se sont méfiés du comportement "un peu bizarre" de ce client, selon le procureur.

"Le client a sorti une arme, l'a pointée au niveau du visage du commerçant, le poussant au fond du commerce", a indiqué Christian de Rocquigny. Son arme, de type gomme-cogne, "n'avait pas de munitions", a-t-il dit. "Les quatre coups de feu ont été tirés alors que le malfaiteur tentait de se saisir de l'arme (du bijoutier ndlr), lors d'un corps à corps", a précisé le magistrat.

L'homme de 54 ans "reconnaît avoir tué quelqu'un", est "en état de choc", selon le procureur. Ses déclarations ont été confirmées par le visionnage de la caméra placée à l'intérieur de la boutique, mais "il est encore tôt pour dire s'il a agi en état de légitime défense", a insisté le magistrat. 

Un ou des complices recherchés

Avant de succomber à ses blessures, le braqueur "a dit aux pompiers: 'On était trois. On venait du 94 (le Val-de-Marne ndlr)", a encore Christian de Rocquigny.

"Un ou deux complices", qui attendaient à l'extérieur, ont pris la fuite en voiture et sont activement recherchés par les gendarmes de la section de recherches de Reims, qui ont déclenché le plan Epervier.

Le parquet de Châlons-en-Champagne devrait se dessaisir au profit du pôle de l'instruction de Reims et une information judiciaire doit être ouverte samedi matin, selon le procureur, qui "doute que le commerçant soit incarcéré".

Cinquième attaque de la bijouterie

Entendue comme témoin par les enquêteurs, l'épouse du joaillier a déclaré que cette attaque était la cinquième, selon le procureur, qui a confirmé un braquage en août 2012 dans le commerce.

Le braqueur déjà condamné 10 fois

Le malfaiteur âgé de 36 ans est décédé jeudi vers 17H30 des suites de ses blessures, une heure après avoir pénétré dans la boutique, située dans une rue passante du centre de Sézanne, commune de 5.500 habitants à 80 km au sud de Reims.

Son casier judiciaire comportait dix condamnations, dont deux pour vol avec arme. Il avait purgé ses peines dont une de dix ans de réclusion "vol avec arme et séquestration", jugée par la cour d'assises de la Marne.

Il "sorti de prison le 24 juin 2010, dans le cadre d'une libération conditionnelle", a indiqué le procureur à l'AFP.

"Trop tôt" pour faire un lien avec Vitry-le-François

Une tentative de braquage avait eu lieu deux heures avant celle de Sézanne à Vitry-le-François, à 65 km à l'est, contre une agence du Crédit agricole. Si le procureur a confirmé qu'il y avait des "similitudes", il a expliqué qu'il était "trop tôt pour confirmer q'il s'agissait de la même équipe de malfaiteurs.