Laurent Nuñez justifie son soutien aux propos du patron de la police

Le préfet de police avait indiqué sur Twitter qu'il partageait la position de Frédéric Veaux, directeur général de la police, qui avait affirmé qu'un "policier n'a pas sa place en prison", avant "un éventuel procès".

Tenter de faire retomber la pression. "Évidemment que les policiers ne sont pas au-dessus des lois", affirme le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ce mercredi sur Radio Classique, après avoir déclenché une polémique avec Frédéric Veaux, le directeur général de la police nationale, dont il a soutenu la prise de position dans Le Parisien dimanche soir.

Dans les colonnes du journal, le patron de la police a estimé qu'"avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison", alors qu'un membre de la BAC de Marseille, soupçonné d'avoir roué de coups un jeune homme lors des récentes émeutes, est en détention provisoire. Un discours en droite ligne du mouvement de protestation des policiers, qui réclament la libération de leur collègue.

"Je partage les propos du DGPN", avait ensuite écrit Laurent Nuñez sur Twitter, s'attirant avec Frédéric Veaux les foudres de la gauche. Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise, estimait ainsi sur BFMTV lundi soir que ce dernier plaide en faveur d'une "justice d'exception pour la police".

"Parfaite entente avec l'autorité judiciaire"

Laurent Nuñez cherche à éteindre l'incendie ce mercredi. L'interview du patron de la police, "il faut la voir comme un soutien qui est apporté à l'institution policière et c'est évidemment en ce sens que je partage", ses propos, tente l'ancien secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur.

"On a toujours travaillé en parfaite entente avec l’autorité judiciaire dans la confiance et un grand respect", défend-il encore. Tout en avançant que cette polémique "est en grande partie politique" et "dépasse complètement le préfet de police que je suis".

Au-delà de la sphère politique, le Conseil supérieur de la magistrature avait également réagi, en rappelant que la justice est "la seule légitime pour décider du placement ou non en détention provisoire des personnes qui lui sont présentées".

Baptiste Farge