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"L’erreur est collective": le patron de la gendarmerie revient sur l'arrestation d'une collégienne sans-papiers en Moselle

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Invité sur BFMTV ce jeudi, le patron de la gendarmerie Hubert Bonneau reconnaît que les gendarmes "n’auraient pas dû rentrer dans l‘établissement" de Moselle. Il assure également que les militaires de faction ce jour-là n'étaient pas au courant de la circulaire Valls de 2013 qui leur interdit ce type d'intervention.

Une nouvelle mise au point. Après le recadrage de la ministre de l'Éducation nationale Élisabeth Borne consécutif à l'arrestation d'une collégienne burkinabée sans-papiers au sein même de son établissement scolaire de Maizières-lès-Metz, en Moselle, le 22 janvier dernier, le directeur général de la Gendarmerie nationale est revenu sur le sujet ce jeudi 30 janvier sur BFMTV.

Hubert Bonneau a tout d'abord pointé "une erreur collective" dont "on prend bon acte", assurant que l'intervention s'est déroulée "sans violences" et "en souplesse", et que les gendarmes engagés "ne sont pas rentrés dans la salle de classe."

"Il y a eu un rappel d'Élisabeth Borne concernant une circulaire de 2013 de Manuel Valls qui aurait dû être respectée, ils n’auraient pas dû rentrer dans l‘établissement. Cette circulaire n’était pas connue de l’unité, et je ne suis pas sûr que le patron de l’établissement ait bien eu conscience de tout cela, comme les gendarmes et comme les services de la préfecture", a-t-il appuyé.

Les gendarmes ne sont "pas entrés dans la salle de classe"

Sur BFMTV, Hubert Bonneau a également tenu à reprendre la chronologie des faits. Selon lui, les gendarmes "avaient convoqué la famille à la brigade. Cette mère de famille est venue avec son petit garçon mais pas sa fille qui était au collège."

"Ensuite il y a eu une conjonction avec les services de la préfecture, avec le proviseur du collège qui a été appelé, il lui a été demandé si la petite fille pouvait être récupérée au collège. Il y a eu un accord général, y compris de la mère de famille qui a accompagné les gendarmes."

Toujours selon le directeur général de la Gendarmerie nationale, les militaires "ne sont pas entrés dans la salle de classe" mais "sont allés à l’espace de vie scolaire où la petite fille était, et les a suivis."

Ce scénario est contraire aux pratiques, comme l'a rappelé Élisabeth Borne aux recteurs et chefs d'établissements. Elle souligne que les relations forces de l'ordre-système éducatif sont notamment régies par le protocole d’accord de Dreux du 4 octobre 2004. L'accord permet des interventions dans plusieurs contextes bien précis: projets éducatifs, entraînements aux exercices de sécurité ou "situations d'urgence", avec un "danger imminent" ou un "trouble à l'ordre public."

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV