BFMTV
Police-Justice

L'enseignant juif agressé à Marseille attend les "regrets" de l'adolescent lors du procès 

Benjamin Amsellem avait été agressé en janvier 2016 par un lycéen radicalisé. Le procès du présumé agresseur s'ouvre ce mercredi.

Benjamin Amsellem avait été agressé en janvier 2016 par un lycéen radicalisé. Le procès du présumé agresseur s'ouvre ce mercredi. - BFMTV

Si le procès le "replonge" dans l'agression dont il a été victime le 11 janvier 2016, à Marseille, Benjamin Amsellem attend que son agresseur qui, dit-il, "à la vie devant lui" comprenne la gravité de son geste.

Le 11 janvier 2016, Benjamin Amsellem, alors enseignant dans une école confessionnelle juive à Marseille et portant la kippa, avait été la victime d’une attaque à la machette par un lycéen radicalisé. Ce mercredi s’ouvre le procès à Paris et à huis clos du jeune homme. Si l'audience le "replonge au cœur de l'agression" dont il a été victime, celui qui a depuis quitté avec sa famille Marseille pour la région parisienne en attend beaucoup.

"Ce que j'attends, c'est qu'il regrette sincèrement, qu'il ait vraiment pris conscience de ce qu'il a fait et qu'il veuille changer complètement de voie. Parce que concernant les faits. Une explication? Je ne pense qu'il y en ait. Il n'y a aucune explication logique", insiste Benjamin Amsellem.

En dépit du traumatisme avec lequel il doit vivre, l'ex-enseignant souhaite que son agresseur présumer puisse faire un travail sur lui-même pour avancer dans sa vie.

"Je pense que si vraiment il change, il a une vie à construire et il a sa vie devant lui. Il est encore très jeune, il peut encore tout changer. C'est son choix."

Un traumatisme présent au quotidien

Benjamin Amsellem, professeur dans une école confessionnelle, avait été agressé en pleine rue et avait réussi à se défendre en parant les coups avec la Torah qu'il tenait à la main. Il n'a souffert que de blessures légères. Mais les séquelles psychologiques de l'agression sont cependant bien présentes dans son quotidien.

"De vivre avec cette peur là de se retourner pour des petits bruits dans la rue, des craintes qu'on avait pas avant... Il faut apprendre à vivre avec. Ce sont des choses que je ne connaissais pas, ça ne m'était jamais venu à l'esprit".

Le jeune homme doit comparaître devant le tribunal pour enfants, statuant en matière criminelle, pour tentative d'assassinat, aggravée en raison de l'appartenance de la victime à une religion déterminée et en relation avec une entreprise terroriste. Agé de moins de 16 ans, à une semaine près, lors des faits, il bénéficie automatiquement de l'excuse de minorité, et la peine maximale encourue - la perpétuité dans le cas d'un adulte -, est réduite à 20 ans de prison. La décision du tribunal est attendue en fin de journée.

D. N. avec Nicolas Behar