L'avocat de la conductrice du bus de Millas décrit une femme en état de choc

Le bilan de la collision entre un autocar scolaire et un train régional survenu jeudi dernier à Millas, dans les Pyrénées-Orientales, s'est alourdi lundi à six enfants décédés, après la mort d'un blessé grave. Cette catastrophe a fait également dix-sept blessés, dont la conductrice du car, tandis que pour cinq collégiens, le pronostic vital est toujours engagé. Du côté de l’enquête, deux versions s’opposent toujours: celle de la conductrice et celle de la SNCF.
"Il n'y avait aucune entrave à la circulation"
La conductrice du bus, une mère de famille âgée de 47 ans, a été interrogée pour la première fois par les enquêteurs ce week-end. Une audition au cours de laquelle elle a donné sa version de l'accident. Pour elle, cela ne fait aucun doute: les barrières du passage à niveau ne se sont pas fermées, et aucun signal sonore ou lumineux ne l'a avertie du danger. Et son avocat, Me Jean Codognès, est formel: selon lui, rien ne permet aujourd'hui d'affirmer que sa cliente a commis une imprudence.
"Elle circule à 12 km/h, donc elle s'engage avec prudence. Elle a indiqué que les barrières étaient levées, qu'il n'y avait aucune entrave à la circulation. Elle ne serait jamais passée avec un bus, ou même un vélo, si les barrières avaient été baissées", fait-il valoir auprès de BFMTV.
La barrière sera analysée
Un témoignage appuyé par celui d'une collégienne passagère du car qui suivait celui entré en collision avec le TER.
En revanche, le conducteur du train et un automobiliste contredisent cette version. Pour eux, ces barrières étaient fermées.
De son côté, la SNCF garantit le fonctionnement normal de ce passage à niveau au moment de l'accident. Pour déterminer la position des barrières, les enquêteurs vont s'appuyer sur des éléments matériels et vont notamment analyser le bloc d'articulation de la barrière.
En état de choc
L'avocat de la conductrice du bus décrit une femme en état de choc, et pour qui son métier est une passion.
"Elle était en parfaite harmonie avec son environnement, elle adorait ces enfants. Elle m'a expliqué que lorsqu'on l'a changée de trajet, et que ça lui semblait compliqué, elle allait la veille repérer avec son véhicule personnel les trajets, pour être sûre", explique Jean Codognès. "Pour elle, conduire un bus était une mission".