L'association Dialogue franco-russe, coprésidée par Thierry Mariani, visée par deux enquêtes en France

Thierry Mariani, candidat RN en Paca, lors du congrés du Rassemblement national à Perpignan le 3 juillet 2021 - VALENTINE CHAPUIS © 2019 AFP
Deux enquêtes sont en cours à Paris depuis 2021, pour des soupçons de corruption et de trafic d'influence d'une part et d'abus de confiance et blanchiment d'autre part, visant l'association Dialogue franco-russe, a-t-on appris lundi au parquet de Paris, confirmant une information du Monde.
Selon une source proche de l'enquête, l'eurodéputé RN Thierry Mariani, qui copréside l'association depuis 2012, et Yves Pozzo di Borgo, ancien sénateur centriste, membre de l'association et président d'une société de conseil, sont au centre des investigations.
Les deux enquêtes préliminaires, toujours en cours, ont été ouvertes le 29 septembre 2021 à la suite d'un signalement de Tracfin, la cellule de renseignements financiers de Bercy, en mai 2021, selon le parquet.
Les investigations, confiées à l'Office central de lutte contre la corruption (Oclciff), "auront pour objectif premier de déterminer la réalité des faits dénoncés", a précisé la même source.
Des voyages financés par la Russie
Mariani et Pozzo di Borgo auraient notamment bénéficié, selon Le Monde, de voyages financés par la Russie et la justice chercherait, selon une source proche du dossier, à savoir dans quelle mesure ces cadeaux auraient pu servir de contreparties à des prises de position favorables à la Russie.
L'association Dialogue franco-russe a été créée en 2004 sous le patronage des présidents Jacques Chirac et Vladimir Poutine. Elle se présente comme "un instrument privilégié de communication entre les milieux politiques, économiques et culturels des deux pays".
L'association se donne pour objectif de "contribuer à l'approfondissement des relations stratégiques et du partenariat privilégié entre la France et la Russie".
Thierry Mariani dément
Contacté par l'AFP, Thierry Mariani a déclaré "tomber des nues" en affirmant "avoir découvert par la presse l'existence de ces enquêtes". Il a relevé que "le signalement de Tracfin était intervenu un mois avant les (élections) régionales" auxquelles il était candidat et que cela faisait "un an et demi" que des enquêtes étaient menées sans qu'il le sache.
Le député européen a évoqué une "perquisition" dans les locaux de l'association, mais, a-t-il dit, les enquêteurs s'intéressaient au "directeur". Il a affirmé en outre que les comptes de l'association étaient "transparents et contrôlés".
"Je n'ai jamais perçu de rétribution" de Dialogue franco-russe et "je ne détiens aucune action dans une entreprise russe", a-t-il poursuivi.
Mariani a annoncé qu'il écrirait aux "autorités" pour demander à "être entendu", afin de "savoir de quoi il retournait". L'eurodéputé a ajouté que l'association, faute de cotisations, avait "rendu les clés du local" qu'elle occupait. Sollicité par l'AFP, Yves Pozzo di Borgo n'a pas souhaité réagir.