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L'Abbé Pierre visé par 17 nouvelles accusations de violences sexuelles

Cette photographie montre l'Abbé Pierre, à Lyon, le 27 novembre 1992.

Cette photographie montre l'Abbé Pierre, à Lyon, le 27 novembre 1992. - PASCAL PAVANI / AFP

Au total, l'Abbé Pierre, figure emblématique de la lutte contre le mal-logement et le sans-abrisme, est visé à ce jour, le vendredi 6 septembre, par 24 accusations de violences sexuelles.

Sept semaines après de premières révélations, l'Abbé Pierre est visé par 17 nouveaux témoignages l'accusant de violences sexuelles qui auraient été commises entre les années 1950 et les années 2000, selon un rapport du cabinet spécialisé Egaé rendu public ce vendredi 6 septembre.

"À ce jour, il est possible d'identifier au moins 17 personnes supplémentaires ayant subi des violences de la part" du prêtre décédé en 2007, peut-on lire dans ce rapport, qui fait notamment état de faits pouvant s'apparenter à des viols.

Au total, le groupe Egaé, chargé le 17 juillet par Emmaüs et la Fondation Abbé Pierre de recueillir de potentiels nouveaux témoignages, indique avoir reçu à date du 2 septembre une cinquantaine de mails et une vingtaine de messages téléphoniques.

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Egaé précise avoir rassemblé 17 témoignages - 12 directs et 5 indirects - concernant des violences sexuelles commises sur des femmes mineures et majeures, témoignages qui s'ajoutent aux sept rendus publics en juillet dernier.

Une onde de choc

Les nouveaux témoignages font état de contacts "non sollicités sur les seins", de "baisers forcés", de "fellations forcées" de "contacts sexuels répétés sur une personne vulnérable", "d'actes répétés de pénétration sexuelle" ou encore de "contacts sexuels sur une enfant".

Les personnes qui ont témoigné sont ou ont été bénévoles d'Emmaüs, salariées de lieux dans lesquels l'Abbé Pierre - figure emblématique de la lutte contre le mal-logement et le sans-abrisme - a séjourné, membres de familles proches du prêtre ou encore des personnes rencontrées lors d'événements publics.

Déclenchée le 17 juillet, la première vague de témoignages visant l'Abbé Pierre a provoqué une onde de choc en France tant cette figure de lutte contre la pauvreté et le mal-logement faisait figure d'icône.

La Fondation Abbé Pierre va changer de nom

Réaffirmant leur "soutien total" aux victimes, la Fondation Abbé Pierre a annoncé ce vendredi 6 septembre dans un communiqué avoir "décidé de changer de dénomination et a initié les démarches prévues à cet effet".

Dans le même communiqué, le mouvement Emmaüs annonce la fermeture définitive du lieu de mémoire dédié à l'Abbé Pierre, à Esteville (Seine-Maritime), village où il est enterré.

"L’avenir du centre fera l’objet d’un travail collectif entre ses différentes organisations membres au cours des prochaines semaines", est-il précisé.

Le conseil d’administration d’Emmaüs France a également décidé de proposer le retrait de la mention "fondateur abbé Pierre" de leur logo.

Enfin une commission d'experts indépendants va parallèlement être constituée "afin notamment de comprendre et d'expliquer les dysfonctionnements qui ont permis à l'Abbé Pierre d'agir comme il l'a fait pendant plus de 50 ans", écrivent les organisations dans un communiqué commun.

J.Bro avec AFP