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Police-Justice

Karim Cheurfi "ne parlait jamais de religion" dit son ancien avocat

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Jean-Laurent Panier, qui a représenté Karim Cheurfi en 2013, a décrit sur BFMTV le profil de celui qui a tué un policier sur les Champs-Elysées ce jeudi avant d'être abattu par des tirs de riposte.

Jean-Laurent Panier, dernier avocat de Karim Cheurfi, l'auteur de la fusillade sur les Champs-Elysées jeudi soir ayant entraîné la mort d'un policier, a décrit sur BFMTV la personnalité de son client. Selon lui, rien ne laissait présager un tel passage à l'acte. 

Pouvez-vous nous décrire votre client, on dit qu'il avait des problèmes psychiatriques? 

"Je n'ai pas de suivi psychiatrique qui avait été mis en place, en revanche j'ai noté quelqu'un d'extrêmement isolé. Quelqu'un qui avait une personnalité un peu à part dans le sens où il ne faisait pas parler de lui en détention. L'administration pénitentiaire n'a pas signalé un comportement qui pouvait être troublant ou équivoque. Il était au contraire une personne seule, dans son coin, en retrait, et dans tous les cas, pas avec des signes avant-coureur d'une quelconque radicalisation."

Il ne parlait jamais de religion?

"Jamais. Ses seules discussions, c'était plutôt d'essayer de meubler son quotidien par les jeux vidéo. C'était quelqu'un qui était resté, à mon sens, bloqué dans son développement et son évolution. Quelqu'un de solitaire, il jouait beaucoup à la XBOX et vivait chez sa mère. Il avait une personnalité peut-être fragile, avec une famille qui essayait de l'entourer mais qui se sentait impuissante."

"Est-ce que vous redoutiez un nouveau passage à l'acte?"

"On ne peut jamais dire 'jamais'. En tout cas les faits pour lesquels moi je l'ai défendu, c'était autre chose. C'était une course poursuite. Ce qui est révélateur, c'est qu'on a un vol qui se commet, trois individus partent dans une camionnette, le seul des trois qui reste dans cette camionnette et qui laisse partir les deux autres, c'est lui. Cela veut dire que c'est le seul qu'on a laissé se faire prendre comme un pigeon."

Vous étiez par hasard sur les Champs-Elysées, ça a dû vous faire froid dans le dos de découvrir que c'est votre client qui a tué un policier

"J'étais effectivement, hier soir, pas très loin des lieux. (...) C'est troublant, parce que je suis confronté au dilemme absolu de se dire que je n'ai pas senti chez lui quelqu'un qui pouvait se radicaliser. Je serais tenté de vous dire que la vraie problématique chez cet homme était plutôt d'ordre psychologique, psychiatrique. Il n'a pas eu de vrai suivi."

N'aurait-il pas dû rester en détention, il était en sursis de mise à l'épreuve

"C'est toujours une question qui me fait sourire. Sachez qu'il a été au bout de sa peine, c’est-à-dire que la peine de prison ferme qui a été prononcée, il l'a effectuée jusqu'au bout."

L. S.