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Jura: ce que l'on sait de l'accident de voiture qui a coûté la vie à 4 lycéens

Quatre lycéens sont morts mercredi après que leur voiture est tombée dans un lac, le lac de Chalain, près de Lons-le-Saunier. La chaussée était très verglacée.

Un drame de la route a coûté la vie à quatre jeunes mercredi en fin de journée. Leur voiture est tombée dans le lac de Chalain, à l'est de Lons-le-Saunier, dans le Jura, après que la conductrice a perdu le contrôle sur une route verglacée. L'un des occupants a pu s'extraire du véhicule pour donner l'alerte, en vain. Une enquête de gendarmerie a été ouverte afin de déterminer les circonstances exactes du drame.

· Quelles sont les circonstances de l'accident?

Les cinq occupants du véhicule circulaient mercredi vers 17 heures sur une voie privée du domaine du lac de Chalain, le plus grand lac du Jura, situé entre Lons-le-Saunier et la frontière suisse. Sur la droite de cette route, une pente boisée, à gauche le lac à une dizaine de mètres en contre-bas.

"Vraisemblablement, la voiture a perdu le contrôle et elle a sombré dans le lac", explique sur BFMTV David Philot, le préfet du Jura.

A l'abri du soleil, la route, un accès privé qui n'avait pas été salé, était "extrêmement verglacée", précise le procureur de la République de Lons-le-Saunier. "Hier, il y avait plusieurs dizaines de secouristes et enquêteurs sur les lieux, aucun ne se tenait sur la chaussée parce qu'il était impossible de s'y tenir sans risquer la chute (...)", poursuit Lionel Pascal, qui s'est rendu sur place. Un verglas, qui selon lui, n'est pas visible pour les conducteurs.

"On ne fait pas la différence entre la route qui 100 mètres plus haut est praticable et 100 mètres plus loin est complètement verglacée", évoque le procureur, parlant d'"élément piégeux pour une jeune conductrice".

Dans sa chute, le véhicule a effleuré un seul arbre. Insuffisant pour freiner sa course, "un fait du sort" pour le magistrat, alors que la zone est très boisée. La voiture s'est retrouvée immergée près de la berge du lac. Seul l'arrière du véhicule, une Peugeot 206, renversé sur le côté, est visible. Les opérations pour sortir la voiture, rendues difficiles en raison des conditions climatiques, n'ont pu débuter que ce jeudi matin.

· Comment l'alerte a été donnée?

Un des occupants du véhicule a réussi à s'extraire rapidement. Il a rejoint le bord du lac, est revenu sur la route, où il a croisé un véhicule. La passante a alerté les secours. Une patrouille de gendarmerie, qui circulait à proximité des lieux du drame, s'est rendue immédiatement sur place.

Deux gendarmes ont plongé pour tenter d'extraire les quatre autres occupants de la voiture. Dans une eau glacée, ils n'y sont pas parvenus. Les deux militaires se trouvaient d'ailleurs en état d'hypothermie après leur tentative de venir en aide aux quatre jeunes.

"Les causes de la mort devront être déterminées médicalement mais l'hypothèse de la noyade et de l'hypothermie est clairement favorisée", précise le procureur de la République, rappelant qu'une enquête judiciaire a été ouverte.

Le jeune homme de 16 ans, seul rescapé de l'accident, a été pris en charge et hospitalisé. Il se trouvait lui-aussi en état d'hypothermie. Il n'a pas encore été entendu par les enquêteurs. "Physiquement ça va, mais psychologiquement c'est très compliqué", explique David Philot.

· Qui sont les victimes?

Parmi les victimes, trois étaient mineures, âgées de 15 à 17 ans. La quatrième victime, une jeune majeure de 19 ans, était la propriétaire du véhicule. C'est elle, élève en Terminale, qui vraisemblablement était au volant lors du drame. Tous sont originaires du Jura.

Ils étaient tous scolarisés au lycée général et technique Paul-Émile Victor, à Champagnole, à une vingtaine de kilomètres des lieux de l'accident. Quatre d'entre eux étaient internes. Les cinq jeunes avaient profité d'une sortie autorisée.

Toute la communauté sur place est "éprouvée", confiait le recteur. Une cellule d'écoute, avec des médecins, des infirmiers et des psychologues, a été mise en place au sein de l'établissement. Le proviseur du lycée a évoqué une "douleur incommensurable".

https://twitter.com/justinecj Justine Chevalier Journaliste police-justice BFMTV