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Police-Justice

Joël Guerriau confronté à Sandrine Josso au tribunal après sa mise en examen pour tentative d'agression sexuelle

Montage de Joël Guerriau au Sénat le 2 mai 2022 et Sandrine Josso à l'Assemblée nationale le 12 octobre 2023

Montage de Joël Guerriau au Sénat le 2 mai 2022 et Sandrine Josso à l'Assemblée nationale le 12 octobre 2023 - AFP

Le sénateur Joël Guerriau, mis en examen dans le cadre d'une tentative d'agression sexuelle sous soumission chimique sur la députée Sandrine Josso, va devoir s'expliquer face à sa victime dans le bureau des juges d'instruction ce mercredi 6 novembre.

Une première depuis des mois. Le sénateur Joël Guerriau est confronté à la députée Sandrine Josso ce mercredi 6 novembre, d'après des informations de Ouest France, confirmées par BFMTV.com. La confrontation se déroulera devant les juges d'instruction du tribunal de Paris.

Quelques heures après avoir été mis en garde à vue par la police en novembre dernier, et soupçonné d'avoir drogué la députée pour l'agresser sexuellement, Joël Guerriau avait été sommé par la police de s'expliquer face à sa victime. Il lui avait alors indiqué "être désolé". Depuis, le sénateur a été mis en examen et n'a pas été à nouveau confronté à la députée Modem.

Une défense peu convaincante

L'élu de Loire-Atlantique adaptera-t-il sa défense ? Devant les enquêteurs, Joël Guerriau avait évoqué une période difficile, liée au stress des élections sénatoriales, quelques semaines plus tôt et la mort de son chat.

Il avait également évoqué "un tour de magie" raté pour expliquer que la poudre "euphorisante" s'était retrouvé dans le verre de Sandrine Josso, plaidant "une erreur de manipulation".

Ses explications n'ont guère convaincu Horizons, son parti, qui l'a exclu. Mais Joël Guerriau reste sénateur, malgré la demande du président du Sénat de démissionner de son mandat. Pas question pour le parlementaire qui "conteste les faits qui lui sont reprochés" de quitter la chambre haute.

Pas de démission à l'ordre du jour

Seul le Conseil constitutionnel peut en effet le destituer de son mandat, après le prononcé définitif d'une éventuelle sanction pénale. Depuis sa mise en examen en novembre dernier, le parlementaire n'est plus apparu dans l'hémicycle. Il ne compte cependant pas abandonner son mandat au nom "des grands principes de la République tels que la présomption d'innocence" d'après un communiqué de presse.

Une centaine d'élus locaux se sont fendus d'une lettre ouverte mi-octobre pour réclamer sa démission - sans effet jusqu'ici. Ces dernières semaines, de nombreux parlementaires sont montés au créneau pour s'opposer au retour éventuel de Joël Guerriau, alors que le sujet de la soumission chimique est en parallèle au cœur de l'actualité judiciaire à travers le procès des viols de Mazan.

Le gouvernement a annoncé début octobre vouloir reprendre les travaux pour lutter contre la soumission chimique portée par Sandrine Josso. Depuis son agression, la députée a expliqué souffrir de stress post-traumatique, évoquant ses difficultés à "dans ses relations à l'autre" et des troubles physiques. Joël Guerriau risque 5 ans de prison, 75.000 euros d'amende et une peine d'inéligibilité.

Marie-Pierre Bourgeois