Accusé d'avoir drogué une élue, le sénateur centriste de Loire-Atlantique Joël Guerriau annonce sa démission

Joël Guerriau va bientôt quitter les rangs du Sénat. Selon les informations d'API News, la lettre économique d'Ouest-France, le sénateur centriste a adressé un courrier à l'ensemble des maires de Loire-Atlantique pour leur faire part de la nouvelle.
Dans cette lettre, l'élu rappelle qu'il s'était engagé à ne faire qu'une moitié de mandat "car j’avais besoin de deux ans pour défendre certains textes, dont un sur les droits d’auteur. J’avais vraiment envie d’aller au bout", assure-t-il dans la missive consultée par nos confrères.
Un passage de relais anticipé?
Joël Guerriau compte ainsi passer le relais à mi-mandat à sa colistière Marie-Pierre Guérin, maire de La Meilleraye-de-Bretagne, "dont la présence permettra ainsi de renforcer la représentation des communes rurales au Sénat", poursuit le courrier.
Cette sortie interpelle d'autant que l'élu de la banlieue nantaise fait l'objet de nombreux appels à la démission depuis sa mise en examen pour des faits de soumission chimique.
Un cas emblématique de soumission chimique
En novembre 2023, la députée Modem Sandrine Josso, invitée à un dîner par le sénateur, s'était sentie mal après avoir bu une boisson préparée par son hôte. La victime avait ensuite déposé plainte et Joël Guerriau avait été mis en examen en novembre 2023 et placé sous contrôle judiciaire pour "administration à l'insu d'une substance de nature à altérer son discernement ou le contrôle de ses actes, afin de commettre un viol ou une agression sexuelle".
Le sexagénaire qui siège depuis 2011 au Palais du Luxembourg a, par ailleurs, été testé positif aux amphétamines, au cannabis, à la cocaïne, à la méthadone et à la MDMA.
Ostracisé par son camp politique
Le parlementaire, qui nie les faits et avait expliqué avoir voulu "faire un tour de magie" à la députée et expliqué traverser une passe difficile à cause de "la mort de son chat", a été ostracisé par son camp et ses alliés. Le parti dont il était encarté, Horizons, l'a rapidement suspendu. Le président Gérard Larcher lui a demandé de démissionner mais il s'était seulement mis en retrait, conservant son mandat et de coquettes indemnités.
Près d'un an et demi après les faits reprochés, en juillet dernier, le président du Sénat, a annoncé saisir le comité de déontologie de l'institution, ouvrant la voie à des sanctions contre Joël Guerriau.
Un procès le 27 novembre
Deux juges d'instruction ont ordonné fin juin un procès devant le tribunal correctionnel qui aura lieu le 27 novembre.
Une autre femme a accusé Joël Guerriau de l'avoir drogué puis "abusé d'elle" dans l'émission Complément d'enquête diffusée le 19 juin dernier. Elle n'a pas déposé plainte.