"Je ne vois pas mon avenir": forcée de vivre sous protection policière, Mila exprime sa lassitude

Mila à la sortie de l'audience à Paris le 8 juin dernier. - Bertrand GUAY
Mila, l'adolescente de 17 ans cyberharcelée depuis janvier 2020 pour avoir publié une vidéo controversée au sujet de l'islam, a regretté que tant de portes lui soient encore fermées à cause de cette affaire.
"Non, je ne me sens pas abandonnée", a réagi la jeune femme, interrogée sur ses propos, sur le plateau de C à vous sur France 5. Elle affirme toutefois "avoir du mal à se raccrocher (à ça), parce que tellement de portes (lui) sont fermées".
Sur le plan scolaire ou professionnel, "on peut prendre du retard, mais prendre du retard à ce point ce n'est pas possible à rattraper, il faut être réaliste", a-t-elle souligné, désabusée. "Ce qui me fait paniquer, c'est que je ne vois pas mon avenir". Même les petits boulots étudiants, les petits boulot de merde c'est sympa, c'est de l'expérience (...) Ça, ce sont des portes qui me sont fermées. Au niveau scolaire, c'est fermé aussi, donc je me dis: 'mais qu'est-ce que je vais faire?'".
Le procès de 13 personnes souponnées d'avoir cyberharcelé la jeune femme devrait se tenir le 21 juin à Paris. Dans la journée ce mardi, le ministre de l'Éducation lui a de nouveau apporté son soutien.
"Les associations féministes ou LGBT n’ont pas envie de me soutenir"
Au cours de cette interview, Mila a aussi regretté le manque de soutien dans la société française, notamment de la part des associations féministes ou encore LGBT. "Les associations féministes ou LGBT n’ont pas envie de me soutenir", a-t-elle déploré en plateau. Selon elle, "ils essaient de trouver tout et n’importe quoi pour ne pas me défendre". La jeune femme dénonce aussi une forme de "lâcheté et de malveillance".
"Je suis fière de me battre pour quelque chose que le pays dans lequel je vis a perdu", poursuit la jeune femme, assurant être "fière de se battre pour éviter ça à d’autres personnes". "À chaque fois que je me sens mal, je pense à toutes ces personnes qui se réjouiraient de me voir pleurer, de me voir mourir un jour (…) Je ne serai jamais découragée!"
Au moins de décembre 2020, l'adolescente avait été renvoyée de son lycée militaire pour avoir révélé le nom de l'établissement dans lequel elle se trouvait sur les réseaux sociaux. Elle vit désormais sous protection policière et doit donc préparer son bac avec le Centre national d'enseignement à distance (Cned), comme l'a plusieurs fois déploré son avocat Me Richard Malka.