"Je ne vais pas m'amuser à la toucher": Gérard Depardieu face à une deuxième plaignante à son procès

"De ma propre volonté, je ne vais pas toucher les fesses comme ça", a affirmé Gérard Depardieu ce mercredi 26 mars, au troisième jour de son procès qui se tient au tribunal judiciaire de Paris. Mis en examen pour viol et visé par plusieurs plaintes pour violences sexuelles dans d'autres affaires, l'acteur de 76 ans est là jugé pour agression sexuelle, harcèlement sexuel et outrages sexistes pendant le tournage du film Les Volets Verts en 2021.
Ce mercredi, Gérard Depardieu fait face à Sarah (prénom d'emprunt), 34 ans, qui a expliqué à la barre qu'elle était "troisième assistante du réalisateur". Son rôle était d'accompagner l'acteur entre les loges et le plateau.
Elle accuse l'acteur de lui avoir touché les fesses dans la rue, puis de lui avoir touché la poitrine quelques jours plus tard sur le lieu de tournage et de lui avoir de nouveau touché les fesses à une autre occasion. Lui ayant exprimé son refus d'être touchée, elle a indiqué que Gérard Depardieu avait par la suite été insultant à son égard. L'expertise psychiatrique lui a reconnu six jours d'incapacité totale de travail.
"Je suis désolé parce que j'aime beaucoup cette jeune fille, elle fait son métier très bien. Mais je ne vais pas m'amuser à la toucher. Je n'ai aucun intérêt, je n'aime pas ça", a déclaré Gérard Depardieu ce mercredi.
Gérard Depardieu "ne sait pas" ce qu'est une agression sexuelle
"Je ne suis pas comme ça, je ne peux pas être comme ça. De ma propre volonté, je ne vais pas toucher les fesses comme ça, ça ne me vient même pas à l’idée. J'ai déjà suffisamment de peine comme ça à aller d'un endroit à un autre", a-t-il également ajouté. "Par déconnade, je claque les fesses des copains mais je ne vais pas m'amuser", a-t-il affirmé.
Gérard Depardieu a également soutenu que Sarah faisait bien son travail sur le tournage. "Je la regardais car j'aimais sa joie", a-t-il dit à ce propos.
"Je respecte quand même les gens, j'adore regarder les gens faire leur métier. Je ne suis pas un homme qui est là, qui attend, comme un salopard", s'est justifié l'acteur.
Ce mercredi matin, la salle d'audience a connu un moment de tension lorsque l'accusé a affirmé qu'il ne savait pas ce qu'était une agression sexuelle. "Une agression sexuelle, c'est plus grave que ça, je crois. Plus grave que ce qu'elle dit. Ce qu'elle dit, c'est une main aux fesses. En tout état de cause, je n'ai pas mis de main aux fesses...", a-t-il ainsi déclaré, ajoutant:
"Je ne sais pas ce qu'est une agression sexuelle. Je suis incapable de décrire une agression sexuelle devant un tribunal qui me juge pour ça".
Avec les jeunes filles, "il y a toujours des problèmes"
En parlant de sa fonction sur le lieu de tournage du film, la plaignante a affirmé qu'elle se retrouvait souvent "seule" avec le comédien, ce que ce dernier a contesté. Avant le procès, il avait déjà avancé le fait qu'il ne se déplaçait jamais dans la rue en raison de son surpoids et surtout jamais seul.
Ce mercredi à la barre, il a dit ne plus vouloir "qu'une jeune fille vienne (le) chercher". "Je veux que ce soir un garçon car il y a toujours des problèmes", a soutenu Gérard Depardieu.
Comme la veille, Gérard Depardieu a été interrogé sur les propos grossiers qu'il peut tenir sur des plateaux de tournage. Ce mardi, l'acteur s'était emporté: "C'est quoi graveleux? C'est dire 'chatte'? 'Chatte', mais ça m'arrive tout le temps de le dire, même à moi-même, je trouve ça drôle!".
C'est la seule chose que le comédien admet et a dit que cela pouvait choquer. "Étant donné les grossièretés de l'ancien monde, j'évite que le nouveau monde écoute pour ne pas apparaître détestable", a-t-il ainsi déclaré.
Cette prise de position sert toutefois sa stratégie de défense car Gérard Depardieu n'est pas renvoyé pour "harcèlement sexuel" ou "outrages sexistes" mais uniquement pour "agressions sexuelles".
Également mis en examen pour viols
Ce mercredi, en plus de l'interrogatoire de Gérard Depardieu sur ces accusations et l'audition de la plaignante, le tribunal va procéder à l'audition de treize témoins: neuf cités par la défense dont Fanny Ardant, soutien de toujours de l'acteur, et quatre cités par la partie civile.
Pour agressions sexuelles, Gérard Depardieu encourt une peine pouvant aller jusqu'à cinq ans de prison et 75.000 euros d'amende. La décision devrait être mise en délibéré à la fin des débats.
Dans une autre procédure, Gérard Depardieu est mis en examen pour "viols" par pénétration digitale sur la personne de Charlotte Arnould. Le parquet de Paris a requis, à l'été 2024, son renvoi devant une cour criminelle départementale pour ces faits. La juge d'instruction doit encore rendre son ordonnance dans ce dossier.
L'acteur a été accusé de comportements déplacés par une vingtaine de femmes mais plusieurs procédures ont été classées pour cause de prescription des faits.