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"Je me suis réfugié dans la cave de la mairie": un maire de Seine-Maritime revient sur les émeutes

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David Lamiray fait partie des 220 maires des communes qui ont subi des exactions lors des émeutes et qui seront reçus par Emmanuel Macron, ce mardi à l'Élysée.

Si la violente attaque à la voiture-bélier du domicile du maire de L'Haÿ-les-Roses, dans le Val-de-Marne, est dans tous les esprits, d'autres élus ont eux aussi été directement concernés par les violences urbaines, déclenchées par la mort de Nahel.

Des émeutes ont éclaté un peu partout en France, depuis le 27 juin, en réaction à la mort de l'adolescent de 17 ans, tué par un policier à Nanterre (Hauts-de-Seine), lors d'un contrôle routier.

"Chacun venait se défouler"

Invité sur BFMTV, ce mardi matin, David Lamiray, maire divers gauche de Maromme (Seine-Maritime), est revenu sur les violences de ces derniers jours. La nuit de mercredi à jeudi, au lendemain du drame, a été assez "violente", raconte-t-il, avec "de nombreux incendies de poubelles" et "beaucoup d'individus qui se déplaçaient dans la ville". Constatant que les forces de l'ordre étaient "débordées", le maire de la ville est allé "chercher l'ensemble des extincteurs qui se trouvaient dans les bâtiments municipaux".

"Je suis allé là où il y avait des feux de poubelles, pour les éteindre, avec l'aide des habitants", a-t-il expliqué.

La nuit suivante, celle de jeudi à vendredi, a été "différente". "On a eu des jeunes, qui n'étaient pas forcément des jeunes de la ville", a-t-il raconté.

"On n'était plus dans une revendication suite au dramatique décès du jeune de Nanterre. On était dans une cour de récréation où chacun venait se défouler, ça a vraiment changé en termes de violences", a déploré le maire.

Une nuit au cours de laquelle le commissariat de Maromme a été attaqué. "Des individus m'ont repéré et ont souhaité en découdre avec moi", a détaillé David Lamiray.

"Je me suis réfugié dans la cave de la mairie pour éviter qu'ils puissent se défouler sur moi. Les forces de l'ordre sont intervenues juste à temps, au moment où ils pénétraient dans la mairie. C'est pour ça que je n'ai rien eu et que tout s'est bien terminé", selon l'élu.

David Lamiray fait partie des 220 maires des communes, qui ont subi des exactions lors des émeutes, qui seront reçus par Emmanuel Macron, ce mardi à l'Elysée. Mais le maire de Maromme "n'attend pas de réponses", a-t-il déclaré. "Je réponds à l'invitation du président de la République, je n'y vais pas pour avoir des réponses. Les réponses ont les a au quotidien sur le terrain. On est un peu tout seul", a-t-il conclu.

Manon Aublanc