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Police-Justice

Interpellation d'Alexandre à Drancy: la justice demande que les faits soient requalifiés en viol

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Le policier qui aurait introduit une matraque dans l'anus d'un homme de 27 ans lors de son interpellation en 2015 est jugé ce lundi par le tribunal correctionnel de Bobigny.

Une requalification qui a plus de résonance en pleine affaire Théo. Lors du procès d'un policier municipal jugé pour des faits de violences commis en 2015 à Drancy, en Seine-Saint-Denis, lors de l'interpellation d'un jeune homme de 27 ans, la justice a demandé que les faits soient requalifiés en viol.

Jugé ce lundi devant le tribunal correctionnel de Bobigny, le policier pourrait alors être présenté devant une cour d'assises. La première juridiction ne s'estime pas compétente pour juger cette affaire. C'est désormais au ministère public de prendre une décision. "Je suis satisfait de la décision du juge et on verra par la suite, a déclaré le jeune homme. Il faut qu’il soit puni comme le geste qu’il a fait doit être puni."

"C'est exactement ce que nous avions demandé et ce que nous avions sollicité, s'est félicité Me Marie-Cécile Nathan, l'avocate de la victime. Le tribunal se déclare incompétent dans la mesure où les pénétrations sont actées par les certificats médicaux et donc ça qualifierait le viol (...). C'est une vraie reconnaissance de la blessure et du combat d'Alexandre."

Plaie au niveau de l'anus

Le 29 octobre 2015, Alexandre avait été interpellé en état d'ébriété par un équipage de la police municipale de Drancy. Il s'était plaint de douleurs pendant sa garde à vue au commissariat de Bobigny, affirmant qu'un policier lui avait introduit une matraque dans l'anus pour le forcer à monter à bord d'un véhicule.

"J'avais les mains menottées dans le dos. Je vois les sièges rabattus, je dis que je rentre pas dans la voiture, que je ne suis pas un chien, a confié à RMC Alexandre. Quand j'ai la moitié du corps dans la voiture, je sens la pénétration de la matraque qui rentre dans mes fesses. C'était une douleur atroce, j'ai crié."

Conduit à l'hôpital, le jeune homme présente une "plaie" au niveau de l'anus. Les médecins lui prescrivent 10 jours d'interruption totale de travail (ITT). Il a ensuite repris le travail avant que son corps ne le lâche. "J'ai porté une bouteille de gaz, la plaie s'est rouverte, et mon patron a dit qu'il ne pouvait pas me garder, aujourd'hui même j'ai toujours des saignements", explique le jeune homme parlant également de ses blessures psychologiques.

Au lendemain de cette interpellation, trois fonctionnaires de police avaient été placés en garde à vue. Un seul a été mis en examen sans que la dimension sexuelle des faits ne soit retenue. Devant les enquêteurs, le policier a nié avoir introduit volontairement la matraque dans l'anus d'Alexandre mais que cette dernière avait dérapé alors qu'il tentait de maîtriser l'homme.. Son ADN a toutefois été retrouvée sur l'arme. 

J.C. et G.D. avec AFP