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Police-Justice

"Ils se sont jetés sur moi": Sylvain a été poignardé en tentant d'arrêter un rodéo urbain

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Ce militaire de 30 ans déplore une situation récurrente dans ce quartier, qui pourrit la vie des riverains, et songe à déménager pour sa sécurité.

La scène s'est déroulée dimanche passé dans le quartier brestois de Bellevue. Ce jour-là, au pied des immeubles, plusieurs jeunes s'adonnent à un rodéo urbain qui excède les riverains dont Sylvain Gaillard, un militaire qui tente en fin d'après-midi de faire cesser le bruit. En réponse, l'homme de 30 ans est la victime d'un ahurissant déferlement de violence.

"Il est revenu avec une vingtaine de ses amis, là ils se sont jetés sur moi et m’ont roué de coups. Il y avait un jeune avec une batte de base-ball, un autre avec un couteau", raconte-t-il auprès de BFMTV. "J’essaie de me défendre tant bien que mal, mais face à vingt jeunes c’est un peu compliqué", ajoute-t-il.

Quelques jours après l'agression, le jeune homme porte encore de nombreux stigmates.

"Les séquelles que j’ai aujourd’hui c’est les doigts éraflés au niveau du béton lors de l’altercation. J’ai une ouverture avec deux points de suture au niveau du crâne, l’œil au beurre noir qui se voit assez bien, j’ai pris deux coups de couteau au niveau de la fesse droite, deux ouvertures ont été recousues et la troisième n'est pas si grave que ça", détaille-t-il.

L'arrière du crâne de Sylvain Gaillard
L'arrière du crâne de Sylvain Gaillard © BFMTV

"C’est tous les weekends"

Sylvain Gaillard, qui a depuis pu regagner son appartement, ne décolère pas et a porté plainte contre ses agresseurs qui ont depuis pris la fuite. Il décrit des nuisances récurrentes, qui rendent le quartier invivable.

"C’est récurrent, c’est tous les weekends dès 14h jusqu’à 21h, voire plus", déplore-t-il, toujours à notre caméra. "Ça fait depuis janvier que ça dure, même avant. Le maire est au courant, les policiers sont au courant, ils savent très bien où sont les jeunes, où ils habitent, mais ils ne font rien pour les stopper", dénonce-t-il.

Face à cette situation inextricable, Sylvain pense à quitter son appartement et à déménager. "Soit le louer, soit le vendre. J’ai la chance d’être militaire et de pouvoir retourner sur base pour être plus en sécurité", dit-il, mettant en avant son impuissance face à cette situation.

"Je compte partir d’ici parce que je vois très bien qu’en appelant la gendarmerie ou la police ça n’avance à rien. C’est plus à eux de partir parce qu’ils dérangent qu’à moi de partir, parce que je suis la victime", dit-il.

Une enquête, confiée au commissariat de la ville, a été ouverte. Les auteurs de l'agression n'ont, pour l'heure, toujours pas été retrouvés.

Les exemples se multiplient

Avec le retour des beaux jours, les rodéos urbains, dont les vidéos se multiplient sur les réseaux sociaux, font de nouveau la une de l'actualité. Samedi dernier à Bordeaux, 13 personnes ont été blessées après qu'un homme a perdu le contrôle de son véhicule lors d'un de ces événements illégaux. De plus, une enquête a été ouverte après l'organisation d'un rodéo urbain dans les allées d'un centre commercial en Isère.

En France, depuis le 3 août 2018, une loi existe afin de tenter d'enrayer ce fléau. Les auteurs de rodéo urbain encourent désormais 1 à 5 ans de prison, jusqu'à 75.000 euros d'amende, ainsi qu'une confiscation de leur véhicule. La peine peut s'alourdir si le rodéo est pratiqué en réunion, sous l'emprise d'alcool, de stupéfiants ou en cas de défaut de permis.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV