"Il est entré dans des chambres": des élèves d'un lycée catholique de Saint-Nazaire dénoncent des "comportements inappropriés" du directeur

"C'était un peu malaisant". Devant le lycée catholique Notre-Dame d'Espérance à Saint-Nazaire, plusieurs dizaines d'élèves se sont rassemblés ce lundi 24 mars, pancartes à la main, pour dénoncer les agissements de leur directeur lors d'un voyage scolaire à Paris la semaine précédente.
Parmi eux, des lycéennes témoignent. "Il nous a parlé pendant 20 minutes, j'étais à côté de lui et pendant qu'il me parlait il me caressait le bras ou il me touchait le nez, des choses comme ça, ou les épaules", décrit une élève.
"Et mon amie aussi, il lui a touché le bras et tout, c'était un peu malaisant", ajoute-t-elle.
"C'était pas normal"
Jeudi dernier, le parquet a été saisi par les services de rectorat pour des accusation de "comportements inappropriés". 24 heures après l'ouverture d'une enquête, le directeur de l'établissement a été suspendu provisoirement.
Alors que 80 élèves et leurs six professeurs sont à l'hôtel à Paris, le directeur, qui ne devait pas participer au voyage, les a rejoints par surprise. C'est à ce moment-là qu'il aurait eu des actes déplacés envers certaines élèves.
"Quand il passait dans les chambres, on n'était pas rassurées, c'était pas normal pour nous qu'un monsieur comme ça s'incruste dans les chambres des filles", raconte une élève présente ce lundi matin devant l'établissement.
"C'était horrible, il est entré dans des chambres sans demander (...). Il était temps que la parole se libère", ajoute une autre.
Un climat de peur à l'internat
Le directeur "a pu rentrer, en utilisant un pass, dans les chambres de lycéennes qui étaient en voyage", a effectivement déclaré la ministre de l'Éducation nationale, Élisabeth Borne, ce lundi, confirmant la suspension du chef d'établissement.
Selon les informations d'Ici Loire Océan, les parents et les enseignants ont découvert qu'il y a depuis l'arrivée de cet homme à la tête du lycée en septembre dernier un climat de malaise, voire de peur, à l'internat de l'établissement. Dans les témoignages, certaines évoquent des visites intempestives dans leur dortoir, "y compris lorsqu'elles sont en petite tenue".
Plusieurs élèves ont dit se sentir soulagées après la suspension du directeur. L'une d'entre elles raconte d'ailleurs comment elle et ses amies vivaient dans les chambres "avec la crainte" de ce directeur "très tactile (...). Heureusement, on a toujours pu compter sur les surveillantes", explique-t-elle à Ici Loire Océan.
Le directeur se dit "à bout"
Joint par RMC, le directeur mis en cause a expliqué regretter avant tout de n'avoir pas encore été entendu, ni par la police, ni par le rectorat pour pouvoir se défendre. "Je suis à bout", a-t-il confié.
Il affirme que durant ce voyage scolaire à Paris, il n’avait un pass de l'hôtel que pour aider des lycéennes qui n'arrivaient plus à rentrer dans leur chambre, rapporte RMC. Quant aux accusations d'entrer dans les chambres à l’internat, il dit l'avoir fait une seule fois pour aider la responsable qui était débordée à ce moment-là.
Dans un communiqué publié ce lundi soir, l'association des parents d'élèves du lycée a salué "la réactivité du rectorat et de la direction diocésaine pour avoir mené des actions fortes et rapides" et ont également appelé "au calme et à la pondération afin que (leurs) enfants puissent se concentrer sur les épreuves du baccalauréat à venir".