"Il a répondu à toutes les questions": Dominique Pelicot a été entendu par une juge sur deux cold cases

Ce croquis judiciaire réalisé le 19 décembre 2024 à Avignon montre Dominique Pelicot lors de l'audience du verdict du tribunal qui l'a condamné à la peine maximale de 20 ans de prison. - Benoit PEYRUCQ
Après plus de quatre heures d'audition, Dominique Pelicot, condamné pour viols aggravés sur son ex-femme Gisèle Pelicot, a été entendu ce jeudi 30 janvier par une juge du pôle dédié aux crimes sériels à Nanterre qui cherche à éclaircir son rôle présumé dans deux "cold cases", a indiqué son avocate à la presse.
"Monsieur Pelicot a répondu à toutes les questions qui lui étaient posées en coopérant comme il l'a toujours fait", a déclaré Me Béatrice Zavarro à l'issue de cette audition au tribunal de Nanterre.
L'homme de 72 ans, placé en détention après sa condamnation à 20 ans de réclusion en décembre, est mis en cause dans deux affaires de violences sexuelles dont un meurtre avec viol à Paris en 1991, qu'il nie, et une tentative de viol en Seine-et-Marne en 1999, qu'il reconnaît après avoir été confondu par son ADN.
"C'est bien moi (mais) je n'ai rien fait"
À ce stade, aucune autre audition de Dominique Pelicot n'est prévue par la juge chargée de ces dossiers.
"Je pense qu'aujourd'hui pour monsieur Pelicot, il faut y aller avec prudence. Certes il a été condamné (...), il n'a pas fait appel mais au-delà de ça, laissons la justice faire son travail", a souligné son avocate.
Les deux affaires sont bien antérieures au début officiel des viols sous soumission chimique commis pendant une décennie sur Gisèle Pelicot par lui-même et les dizaines d'inconnus qu'il invitait à leur domicile de Mazan, dans le Vaucluse, à son insu.
Lors de son procès devant la cour criminelle du Vaucluse, il avait donné quelques détails concernant ces deux affaires.
"Par rapport à (Marion, prénom d'emprunt de la victime de tentative de viol en 1999), c'est bien moi", avait-il reconnu lors de l'audience. Il avait été interrogé par plusieurs avocats de la défense sur ces faits annexes pour appréhender davantage sa personnalité. "J'ai retiré son T-shirt, ses chaussures et son pantalon, (mais) je n'ai rien fait", avait-il assuré.
"Relativement à Marion, il nie effectivement toute tentative de viol en expliquant qu'il était sur place, qu'il y a eu une échauffourée mais quoi qu'il en soit, une échauffourée n'aurait pas eu lieu, il n'avait pas d'intention de violer cette jeune femme", a indiqué ce jeudi son avocate.
En revanche, il nie fermement toute participation dans le meurtre avec viol de Sophie Narme, agente immobilière de 23 ans tuée à Paris en 1991.
"Je n'ai aucun rapport avec cette affaire", avait-il martelé, malgré les similitudes de mode opératoire: les deux victimes étaient de jeunes agentes immobilières à qui un homme a rendu visite sous un faux nom pour visiter un appartement.
Les deux femmes ont été déshabillées de la même manière et une forte odeur d'éther avait été sentie sur la scène du crime pour Sophie Narme, substance utilisée pour agresser Marion en 1999.
Dominique Pelicot a été condamné à une peine de prison de 20 ans, soit la peine maximale encourue, pour les viols en série sous soumission chimique sur son ex-femme, au terme d'un procès au retentissement mondial.