Hommage à Samuel Paty: enquête pour apologie du terrorisme contre deux collégiens à Strasbourg

Minute de silence en hommage à Samuel Paty au collège de la Grange-aux-Belles à Paris le 2 novembre 2020. (Photo d'illustration) - Thomas SAMSON © 2019 AFP
Une enquête pour apologie du terrorisme visant deux collégiens a été ouverte à Strasbourg après des incidents survenus lundi lors de l'hommage au professeur assassiné Samuel Paty, a appris l'AFP ce mardi auprès du parquet.
L'enquête, confiée à la direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ) de Strasbourg et à la direction départementale de la sécurité publique (DDSP) du Bas-Rhin, vise deux adolescents de 12 ans, scolarisés dans des collèges publics de l'agglomération strasbourgeoise, a indiqué le parquet de Strasbourg, confirmant des informations du quotidien régional Les Dernières Nouvelles d'Alsace.
Lors des échanges entourant la minute de silence en hommage à Samuel Paty, les deux adolescents auraient tenu des propos laissant entendre qu'ils justifiaient l'assassinat du professeur, a confirmé le parquet. Par ailleurs, deux autres incidents ont également été signalés à la justice, concernant cette fois des enfants de 8 et 9 ans, et scolarisés dans des écoles primaires. Une "évaluation sociale par les services du département" du Bas-Rhin a été ordonnée, a précisé le parquet de Strasbourg.
De nombreux signalements depuis la mort de l'enseignant
Depuis l'assassinat de Samuel Paty, 66 enquêtes pour apologie du terrorisme ont été ouvertes à la suite de signalements à la plateforme Pharos, chargée de détecter les contenus en ligne illicites, a indiqué lundi Gérald Darmanin.
"Les interpellations que nous faisons sont souvent le fait de jeunes personnes, qui ont entre 12 et 16 ans, qui utilisent des mots extrêmement crus", avec une "habitude face à l'hyper violence, notamment inspirée par l'Etat islamique, extrêmement préoccupante", a ajouté le ministre devant la commission des lois de l'Assemblée nationale.
Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie de 47 ans, a été décapité le vendredi 16 octobre, veille des vacances de la Toussaint, dix jours après avoir montré à ses élèves de 4e des caricatures de Mahomet lors d'un cours sur la liberté d'expression. Un hommage lui a été rendu lundi lors de la rentrée dans les établissements scolaires français, avec notamment une minute de silence.