"Un Eragnien devenu un symbole de la liberté d'expression": un parc du Val-d'Oise baptisé Samuel Paty cinq ans après son assassinat

Une affiche rendant hommage à Samuel Paty, à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). - Photo par THOMAS COEX / AFP
Un parc de la ville d'Eragny-sur-Oise où Samuel Paty aimait se promener a été rebaptisé dimanche 12 octobre à son nom, près de cinq ans après l'assassinat dans cette ville du Val-d'Oise du professeur d'histoire-géographie par un jeune islamiste tchétchène.
La ville a souhaité "donner son nom à ce parc, le plus grand et le plus fréquenté de la commune (...) où il aimait se rendre avec son fils pour jouer et se promener", a expliqué le maire, Thibault Humbert, qui a dévoilé une plaque évoquant "cet Eragnien devenu un symbole de la liberté d'expression".
Le parc est "situé entre deux écoles", faisant ainsi "le lien entre sa vie et la jeunesse qu'il a tant aimée", a ajouté l'édile, entouré de nombreux élus.
Quelque 150 personnes ont ensuite marché vers le cimetière de cette ville de 18.000 habitants, au nord-ouest de Paris. L'enseignant n'y est pas inhumé mais le monument aux morts compte une plaque à son nom.
"Je ne l'ai pas connu (...) mais j'ai compris qu'il croyait fort en ce qu'il enseignait: la liberté, le respect, le droit de réfléchir par soi-même", a lu Sabrina, 12 ans, maire par intérim du conseil municipal des jeunes, lors d'une cérémonie très solennelle.
Dans l'assistance, une professeure de maternelle retraitée, Pascale, 65 ans, venue avec son fils licencié en histoire, a expliqué à l'AFP: "C'est tout l'enseignement qui a été touché. Tant que je peux, tous les ans, je viendrai".
Un futur lycée de Seine-et-Marne à son nom
L'attentat s'était produit à quelques centaines de mètres du collège de Conflans-Sainte-Honorine dont sortait l'enseignant. L'établissement a officiellement pris le nom de Samuel Paty en mars.
La région Ile-de-France a annoncé dimanche qu'un futur lycée de Seine-et-Marne porterait aussi son nom.
Dans un discours citant plusieurs fois Jean Jaurès, le préfet du Val-d'Oise, Philippe Court, a rendu hommage à Samuel Paty, "victime du terrorisme islamiste et de son sinistre cortège: la haine, de la France et de l'autre, mais aussi la bêtise, le mensonge et la rumeur".
M. Court a ensuite fustigé "un autre islamisme, plus politique", qui "s'infiltre dans nos réseaux sociaux", "plastronne" sur les plateaux de télévisions, et "se sent aujourd'hui assez sûr de lui pour vouloir influencer la vie politique locale".
Le professeur de 47 ans avait été poignardé puis décapité par Abdoullakh Anzorov, réfugié russe d'origine tchétchène âgé de 18 ans, tué par la police peu après l'attentat le 16 octobre 2020. Il reprochait à Samuel Paty d'avoir montré des caricatures de Mahomet en classe, à la suite d'une campagne de fausses nouvelles sur les réseaux sociaux au sujet du contenu de son cours sur la liberté d'expression.