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Police-Justice

Homicide routier: Yannick Alléno ne juge pas cette mesure "satisfaisante"

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La création d'un "homicide routier" n'est pas "satisfaisante" pour Yannick Alléno dont le fils a été tué, sur la route, en 2022 par un homme alcoolisé et sous l'emprise de stupéfiants.

Celui qui a perdu son fils, Antoine Alléno, percuté par un chauffard, alcoolisé et sous l'emprise de stupéfiants à Paris en mai 2022 n'a pas manqué de réagir, ce lundi, face à la création du délit d'homicide routier. "L'homicide routier", officialisé ce même jour par Élisabeth Borne, est une requalification de l'"homicide involontaire par conducteur" lors des accidents de la route commis sous l'emprise de l'alcool ou de la drogue.

Cette annonce, qui n'implique pas un changement des sanctions, est avant tout symbolique. "Ceci est un verbatim, c'est un changement sémantique de la loi, on sera toujours sous le chapeau de l'homicide involontaire", déplore Yannick Alléno qui ne juge pas cette mesure "satisfaisante".

Demande d'une "infraction autonome"

Le chef cuisinier souhaite une "infraction autonome, distincte de l'homicide involontaire". Il ajoute:

"Nous considérons que lorsque quelqu'un qui a pris de la drogue, des substances illicites, trop d'alcool, monte dans son véhicule et percute un enfant, tous ces actes préliminaires sont des actes volontaires".

L'infraction autonome qu'il réclame est, selon lui, "super importante pour la prise en considération des victimes et des co-victimes [...] pour accompagner et aider les gens qui restent". "Aujourd'hui dans l'accidentologie, on laisse les gens comme ça, avec leur peine, dans le coin."

Il pointe pourtant les 708 enfants qui décèdent tous les ans d'un "homicide routier", "c'est cinq fois le Bataclan". 84% des Français sont favorables à la création d’un délit spécifique d’homicide routier selon un sondage Ifop publié le 3 juillet 2023.

Juliette Brossault