Gilets jaunes: pourquoi les casseurs sont-ils difficiles à interpeller?

L'usage de drones ou de marqueurs indélébiles font parties des solutions envisagées par le gouvernement pour surveiller les casseurs.

La dernière journée de mobilisation des gilets jaunes a été marquée par une recrudescence des violences et des saccages, en raison d'un nombre important de casseurs. A Paris, près de 90 boutiques ont notamment été incendiées, pillées et endommagées sur les Champs-Elysées. Un arsenal de mesures a été pris par l'exécutif face à ce 19e samedi de protestation, mais les forces de l'ordre ont parfois du mal à interpeller les casseurs. 

Les blacks blocs sont, en effet, difficiles à identifier, souligne Dominique Rizet, consultant police-justice pour BFMTV.

"Pour se retrouver, pour se reconnaître, le dress code c'est l'habillement en noir avec une capuche et une écharpe pour cacher le visage. Mais dès qu'ils ont terminé ils enlèvent ces vêtements. Ils sont très rapides et ils savent se sauver. Il y en a toujours un, ou deux, qui surveillent l'arrivée des forces de l'ordre", explique-t-il. 

L'effet de groupe complique également les interpellations. Lorsqu'un individu est neutralisé, la foule autour de lui est très réactive.

"Pour récupérer la personne interpellée, il peut y avoir des mouvements de défense ou même d'attaque des forces de l'ordre", affirme Grégory Joron, secrétaire national CRS du syndicat SGP Police-FO. "Parfois il vaut mieux laisser faire car on sait qu'il y a trop de risques pour les personnes autour."

Les casseurs s'adaptent

Autre difficulté, les black blocs se sont adaptés pour ne pas être arrêtés en amont de la mobilisation et se faire confisquer leurs armes. "Il y a des repérages qui sont réalisés et du matériel qui est stocké et entreposé préalablement", explique Guillaume Farde, spécialiste des questions de sécurité. 

"Sur quel fondement peut-on vous retenir? Vous n'avez commis aucune infraction pénale et aucun élément matériel ne prouve que vous vous apprêtez à commettre une infraction", poursuit-il. 

L'usage de drones et de marqueurs indélébiles font parties des solutions envisagées par le gouvernement pour surveiller les casseurs.

Clément Boutin