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Police-Justice

Gifles, douches froides, humiliations…: une assistante familiale condamnée avec sursis dans les Landes pour des violences sur des enfants placés

La balance de la justice (photo d'illustration)

La balance de la justice (photo d'illustration) - DAMIEN MEYER - AFP

Une assistante familiale de 61 ans a été condamnée à un an de prison avec sursis, lundi 7 octobre à Dax (Landes), pour des violences physiques et verbales commises sur cinq jeunes filles placées chez elle entre 2016 et 2022. Les faits se sont déroulés à Saint-Vincent-de-Tyrosse, où elle accueillait des enfants de l’Aide sociale à l’enfance (ASE).

Une assistante familiale de 61 ans a été condamnée de lundi 7 octobre à un an de prison avec sursis à Dax (Landes) pour des violences commises pendant plusieurs années sur des enfants et adolescentes placées chez elle par la justice.

Gifles, douches froides, cheveux et oreilles tirées, paroles humiliantes et blessantes: cinq filles- dont trois sœurs- ont décrit les scènes de violences subies mais aussi celles dont elles ont été témoins, entre 2016 et 2022, alors qu'elles étaient âgées de 3 à 16 ans.

Obligée de "s'interposer physiquement" entre elle et les filles

Toutes avaient été placées chez cette assistante familiale qui recevait à son domicile de Saint-Vincent-de-Tyrosse (Landes) des enfants de l'Aide sociale à l'enfance (ASE).

Les faits ont été révélés en 2022, alors qu'une des filles de la sexagénaire avait expliqué à sa psychiatre qu'elle "s'interposait physiquement" entre les filles et sa mère. Elle se disait inquiète de "ce qui allait se passer" si elle partait de la maison. La professionnelle de santé avait alors averti le parquet de Dax.

"Du mensonge" pour "lui nuire", selon la prévenue, qui concède "quelques gifles" et une douche froide sur seulement deux des jeunes filles, lors de "moments de conflit intense" ou lorsqu'elle se sentait "démunie". 

Dans le même laps de temps, une autre adolescente avait alerté son éducateur référent de l'ASE, dans une lettre. Valérie Boillot, avocate de la partie civile décrit un "huis clos" vécu par ces enfants.  

Des alertes ignorées, des responsabilités floues

L'assistante familiale "aurait dû faire remonter ses difficultés- qu'on peut comprendre-, mais rien n'a été fait", a commenté le parquet, qui avait requis 18 mois de prison avec sursis. La sexagénaire a aussi interdiction d'exercer une activité en contact avec des mineurs.

"Cela me fait sourire d'entendre que l'ASE serait là au quotidien au secours de ses assistants familiaux, avec une réponse à chaque difficulté. C'est eux qu'on envoie au charbon!", a riposté Me Thomas Gachie, à la défense. Il avait demandé la relaxe pour des faits concernant trois des victimes.

A.Si. avec AFP