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Gabriel Fortin, le "tueur de DRH", fait appel de sa condamnation à perpétuité

Croquis d'audience de Gabriel Fortin (c) lors de son procès devant la cour d'assises de la Drôme, le 13 juin 2023 à Valence

Croquis d'audience de Gabriel Fortin (c) lors de son procès devant la cour d'assises de la Drôme, le 13 juin 2023 à Valence - Benoit PEYRUCQ © 2019 AFP

Cette décision intervient moins de 24 heures après le verdict, où Gabriel Fortin a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour trois assassinats et une tentative d'assassinat. Avant même le verdict, il avait indiqué à ses avocats son intention de faire appel.

Gabriel Fortin, le "tueur de DRH", a fait appel de sa condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité pour trois assassinats et une tentative d'assassinat, selon son avocat et le tribunal de Valence ce jeudi.

La décision intervient moins de 24 heures après le verdict, rendu mercredi en fin d'après-midi par la cour d'assises de la Drôme au terme de 12 jours de procès.

"Cela souligne son côté procédurier et sa paranoïa", a observé Me Romaric Chateau, l'un des avocats de la défense, confirmant l'information donnée par le Dauphiné Libéré.

Peine de sûreté de 22 ans

Avant même le verdict, Gabriel Fortin avait indiqué à ses avocats son intention de faire appel "au motif qu'il n'y a pas eu suffisamment d'investigations sur les liens financiers entre les entreprises qui l'ont licencié et les avocats qui ont refusé de le défendre" devant les prudhommes, a-t-il précisé.

La peine de prison de celui qui a été surnommé le "tueur de DRH" par la presse a été assortie d'une période de sûreté de 22 ans. La cour a reconnu une altération de son discernement au moment des faits, une décision "courageuse" pour Me Chateau. La cour a pour autant décidé de ne pas diminuer la peine encourue.

Dénonce "une enquête à charge"

Gabriel Fortin ne s'est pas exprimé sur les faits au cours de son procès, qui n'ont pas été contestés par la défense lors des plaidoiries. Il s'est borné à dénoncer "une enquête à charge".

Dans ses derniers mots prononcés avant la délibération de la cour, il avait répété avoir été victime "d'atteintes personnelles", "d'espionnage", sans un mot pour les victimes.

"Après avoir semé la mort, c'est le pas d'infamie supplémentaire vis-à-vis des familles. Il signe le prolongement de son acte criminel", a réagi Me Denis Dreyfus, qui a représenté le mari et les enfants de Patricia Pasquion, cadre de Pôle emploi tuée sur son lieu de travail à Valence.

Vers une nouvelle expertise psychiatrique?

Etant donné le débat qui s'est tenu sur la question de l'altération du discernement à la demande de la défense, l'avocat envisage de solliciter une nouvelle expertise psychiatrique avant la tenue du procès en appel.

L'ingénieur au chômage de 48 ans a été reconnu coupable de l'assassinat d'Estelle Luce, 39 ans, abattue le 26 janvier 2021 dans le Haut-Rhin, et de la tentative d'assassinat sur Bertrand Meichel à son domicile, à une quarantaine de kilomètres.

Et d'avoir assassiné sur leurs lieux de travail, deux jours plus tard, Patricia Pasquion, puis moins de trente minutes plus tard, Géraldine Caclin, directrice des ressources humaines de Faun Environnement âgée de 51 ans. Il avait été interpellé dans la foulée.

A l'exception de Patricia Pasquion, une quinquagénaire employée de l'agence de Pôle emploi où Fortin a été inscrit jusqu'en 2013, ses cibles étaient liées à ses deux derniers licenciements en 2006 et 2009.

S.R. avec AFP