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Fusil d'assaut, suspect cagoulé... Les images de la mise en situation organisée ce vendredi sur le Pont-Neuf

Une mise en situation a été organisée vendredi 17 juin dans le cadre de l'enquête sur la mort de deux personnes lors d'un contrôle policier en avril dernier sur le Pont Neuf.

Une mise en situation a été organisée vendredi 17 juin dans le cadre de l'enquête sur la mort de deux personnes lors d'un contrôle policier en avril dernier sur le Pont Neuf. - Sébastien Riou

Une mise en situation était organisée ce vendredi dans le cadre de l'instruction ouverte après la mort de deux hommes lors d'un contrôle policier sur le Pont-Neuf à Paris le 24 avril dernier.

Il était aux alentours de 6 heures ce vendredi matin quand la préfecture de police de Paris a établi un large périmètre de sécurité bloquant l'accès à plusieurs voies de l'Île de la Cité et notamment le Pont-Neuf sur lequel le 24 avril dernier deux personnes ont trouvé la mort au cours d'un contrôle policier.

Pour les besoins de l'enquête, une mise en situation a été organisée ce vendredi en présence du juge d'instruction, des policiers impliqués dans le contrôle routier et leurs avocats, notamment. On ne parle pas ici de reconstitution, car celle-ci est organisée dans les mêmes conditions que lorsque les faits se sont produits, la nuit dans ce cas.

Une mise en situation a eu lieu sur le Pont-Neuf où deux personnes sont mortes les 24 avril lors d'un contrôle policier.
Une mise en situation a eu lieu sur le Pont-Neuf où deux personnes sont mortes les 24 avril lors d'un contrôle policier. © Sébastien Riou

L'auteur des tirs, un policier de 24 ans, a ainsi dû mimer les gestes qu'il a eus ce soir-là lors du contrôle d'un véhicule noir dans lequel se trouvaient trois personnes. Casquette à visière orange sur la tête, visage masqué par une cagoule et portant un gilet pare-balles, il a été vu brandissant un fusil d'assaut.

Une mise en situation a eu lieu sur le Pont-Neuf où deux personnes sont mortes les 24 avril lors d'un contrôle policier.
Une mise en situation a eu lieu sur le Pont-Neuf où deux personnes sont mortes les 24 avril lors d'un contrôle policier. © Sébastien Riou

D'autres policiers se sont mis à la place des policiers de la patrouille qui accompagnaient le tireur le soir des faits, tandis que la voiture a progressivement évolué pour reproduire sa trajectoire.

Une mise en situation a été organisée dans le cadre de l'enquête sur la mort de deux hommes lors d'un contrôle policier le 24 avril dernier.
Une mise en situation a été organisée dans le cadre de l'enquête sur la mort de deux hommes lors d'un contrôle policier le 24 avril dernier. © Sébastien Riou

Deux morts et un blessé

L'enquête se concentre sur les circonstances dans lesquelles le policier a tiré. Le 24 avril au soir, une patrouille de cinq policiers s'est dirigée vers une voiture garée à contresens, feux de détresse allumés, pour contrôler le véhicule, soupçonnant une transaction de drogue.

Selon la version des policiers lorsqu'ils se sont approchés, la voiture a démarré et aurait "foncé vers un des fonctionnaires qui s'est écarté pour l'éviter". "Le seul" policier sur place à être armé d'un fusil d'assaut a alors ouvert le feu sur le véhicule qui prenait la direction du Pont-Neuf où la voiture a terminé sa course.

Le conducteur, Fadjigui, âgé de 25 ans, et le passager avant, Boubacar, âgé de 31 ans, sont morts. Tous deux étaient nés à Paris et résidaient dans le XXe arrondissement de la capitale. Un passager arrière de la voiture a également été blessé.

État de légitime défense?

Plusieurs éléments sont au coeur de cette enquête qui doit établir si le policier a tiré ou non en état de légitime défense. Quelle était sa position au moment des tirs? Etait-il dans la trajectoire du véhicule? A quelle vitesse roulait ce dernier? Le fonctionnaire aurait-il pu s'écarter pour l'éviter? Autant de questions auxquelles cette mise en situation devait aider à répondre.

Selon des éléments de l'enquête dévoilés mardi par Mediapart et Liberation, le policier a invoqué la légitime défense, après avoir tiré à dix reprises. Ses balles mortelles ont atteint les victimes par le côté et l'arrière, une trajectoire qui ne semble guère compatible avec cette thèse de la légitime défense. Le policier a été mis en examen pour "homicide volontaire" et "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner".

https://twitter.com/justinecj Justine Chevalier Journaliste police-justice BFMTV