Fraudes à la Sécu: que représentent-elles vraiment ?

Xavier Bertrand affirme que les fraudes sociales coûtent chaque année 4 milliards d'euros aux organismes. Mais elles ne représenteraient que 1% du budget total de la Sécu. Les arrêts maladie abusifs, pointés du doigt, ne seraient que très rares.

Le gouvernement, qui prépare de nouvelles mesures d'économies budgétaires, a décidé de s'attaquer aux dépenses sociales injustifiées. Outre l'idée d'instaurer une première journée de carence pour les arrêts maladie des fonctionnaires, il travaille notamment à l'instauration d'un quatrième dans le privé. Selon le ministre du travail, Xavier Bertrand, la fraude sociale coûte chaque année 4 milliards d'euros à la collectivité.

Arrêts maladie abusifs: un coût très marginal

Mais selon la Cour des comptes, les fraudes à la Sécurité sociale sont en réalité très marginales. En 2010, n'auraient représenté que 1% du montant total des allocations versées aux assurés sociaux pendant l'année, soit 241 millions d'euros. Autrement dit, seulement 6% de l'ensemble des fraudes sociales constatées dans le pays. Elles concernent d'ailleurs essentiellement la branche Maladie. Quant aux arrêts maladie abusifs, cibles actuelles du gouvernement et objet d'un déplacement de Nicolas Sarkozy ce mardi à Bordeaux, ils apparaissent presque marginaux. En 2008, sur 1.5 millions de contrôles effectués, seuls 170.000 ont abouti à un constat d'abus. Soit un taux de 11%. Sur une année, le total des arrêts maladie pris par les Français représente un coût de 237 millions pour la CNAM. Une paille en comparaison de celui du travail au noir, estimé à 15 milliards d'euros annuels. Et en jettant un oeil à nos voisins européens, on s'aperçoit même que nous ne sommes pas plus malades que leurs collègues danois ou anglais.