Festivités du 14-Juillet et victoire de l'Algérie: le dispositif de sécurité était-il suffisant?

Des incidents ont éclaté dimanche soir dans la capitale et en proche banlieue en marge des festivités du 14-Juillet et de la victoire de l'Algérie en demi-finale de la Coupe d'Afrique des Nations. Au total, 282 personnes ont été interpellées en France - dont 249 ont été placées en garde à vue - un chiffre stable par rapport à l'année dernière. À Paris, 169 individus ont été interpellés.
Sur l'avenue des Champs-Elysées, dégradations, violences ou encore incendies volontaires sont venus entacher la soirée et ce malgré la mobilisation en nombre des forces de l'ordre. Après ces incidents les réactions de l'opposition n'ont pas tardé. Un 14-Juillet qualifié de soirée "de la honte" par le porte-parole du Rassemblement national Sébastien Chenu, qui décrit ce lundi des images "désolantes pour l'autorité de l'Etat". Ou encore des questions autour de la responsabilité du ministère de l'Intérieur avec un dispositif de sécurité jugé "pas à la hauteur" par la députée insoumise Manon Aubry, qui a réclamé ce lundi la démission de Christophe Castaner.
Répondre à ses interrogations "dès vendredi prochain"
Jeudi déjà, après la qualification de l'Algérie en demi-finale, des incidents avaient éclaté dans le secteur des Champs-Elysées, avec notamment des commerces pillés ou dégradés. Le ministre de l'Intérieur avait alors déploré des actes "inacceptables". Pourtant, les mêmes scènes de violences se sont déroulées dimanche soir. Pour notre éditorialiste politique Laurent Neumann, après ce genre de manifestations, il ne s'agit pas uniquement de remettre en cause la légitimité du ministre:
"On peut poser la question du maintien de l'ordre, de la pratique des forces de l'ordre, mais jeudi dernier l'opposition demandait déjà la démission de Christophe Castaner parce que des sans-papier avait investi le Panthéon. Et puis le lendemain parce qu'il y avait eu des débordements après un match de foot, et puis dimanche à nouveau après ce que l'on a vu sur les Champs-Elysées. Demander la démission d'un ministre est le meilleur moyen de ne jamais l'obtenir.
Par contre, oui, il y a des questions à poser sur le maintien de l'ordre surtout quand on a une première fois limogé le préfet de police de Paris et que le ministre de l'Intérieur se retrouve à chaque fois en première ligne. Il va falloir répondre à ses questions dès vendredi prochain avec la finale".
"Les effectifs ne sont malléables et corvéables à merci"
Pour le secrétaire national des CRS Unsa-Police, David Michaux, le dispositif mis en place était assez conséquent mais c'est le contexte de cette soirée qui l'a rendue difficile:
"La demi-finale de la Coupe d'Afrique des Nations était jumelée avec les feux d'artifice du 14-Juillet et les forces de l'ordre qui étaient engagées sur ce dispositif n'ont pas pu se démultiplier. On ne peut pas être partout, on a des effectifs qui ne sont pas malléables et corvéables à merci. Hier on a des compagnies qui ont travaillé 24 heures sur la journée alors qu'elles avaient aussi travaillé la veille".
David Michaux assure que les forces de l'ordre ont fait le maximum pour limiter les affrontements durant la journée de dimanche en procédant à de nombreuses interpellations:"il n'y a eu pas tant de dégradations", juge-t-il.
Quant à la finale qui doit se tenir vendredi, le secrétaire national du syndicat de policiers se veut rassurant. Il explique que les forces de l'ordre seront sur un dispositif qui ne concerna que le match de football et seront donc concentrées sur un seul évènement uniquement.