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Police-Justice

Evasion de Redoine Faïd: la piste d'"un commando de 4 ou 5 personnes"

Philippe Veroni, chef de la sous-direction de la lutte contre la criminalité organisée

Philippe Veroni, chef de la sous-direction de la lutte contre la criminalité organisée - Capture BFMTV

Le contrôleur général de la police Philippe Veroni estime que les complices sont des "très proches" de Redoine Faïd, "probablement" issus du banditisme.

Philippe Veroni, chef de la sous-direction de la lutte contre la criminalité organisée, est revenu ce mardi en conférence de presse sur l'évasion et la traque du braqueur multirécidiviste Redoine Faïd, qui s'est échappé dimanche en hélicoptère de la prison de Réau, en Seine-et-Marne.

Il a décrit une évasion "mûrement réfléchie, mûrement préparée", orchestrée par un groupe composé non de deux individus comme on le pensait jusqu'ici, "mais de quatre ou cinq personnes".

"Des très proches, des fidèles"

Si celles-ci restent pour le moment "non identifiées", Philippe Veroni estime qu'elles sont "des très proches, des fidèles qui acceptent de prendre des risques conséquents" pour Redoine Faïd. Il a également estimé que ces personnes faisaient "probablement" partie du monde du banditisme - "ce n'est pas une chose qui s'improvise", a-t-il jugé.

"C'est un individu qui a une certaine aura dans le milieu, donc des gens sont peut-être prêts à offrir leurs services à Faïd Redoine. Des complices, des gens qui ont travaillé avec lui, il y en a pas mal."

Le sous-directeur de la lutte contre le crime organisé a également précisé que les enquêteurs se posaient "toujours la question d'une complicité interne (...) comme pour chaque évasion d'une maison d'arrêt". "Si nous ne le faisions pas, nous ne ferions pas bien notre travail", a-t-il jugé. 

La "phase lourde" de la traque

Philippe Veroni est également revenu sur la manière dont avançait la traque du fugitif. D'emblée, il a estimé que celle-ci pouvait être "très courte comme relativement longue", rappelant que lors de sa dernière évasion de Lille-Sequedin, Redoine Faïd avait été retrouvé au bout d'un mois et demi de cavale. Il a toutefois tempéré: "Une cavale ça se finance, ça suppose des moyens de repli, des complices...".

Philippe Veroni a ensuite détaillé les moyens mis en œuvre pour retrouver l'évadé, décrivant une traque "en plusieurs phases" avec, "dans les heures qui ont suivi, 1750 personnels mobilisés, dont une centaine de membres de la police judiciaire". L'enquête est selon lui désormais entrée dans sa "phase lourde", durant laquelle la direction centrale de la police judiciaire va mettre en place une enquête plus classique: recueil de témoignages et renseignements, identification des complices... Une centaine de personnes, des "personnels aguerris et expérimentés", travaillent en ce moment sur cette évasion.

Sur le profil du suspect, enfin, il a décrit un individu "dangereux", "qui ne se réinsérera jamais" et "ne pense qu'à s'évader". "Le but est de le retrouver pour éviter qu'il réitère des faits graves", a-t-il conclu.

C.R.