Emeutes à Moirans: vaste opération de gendarmerie, 15 interpellations

Une vaste opération a débuté à 6 heures du matin lundi à Moirans, dans l'Isère, dans un camp de gens du voyage, avec plus de 300 gendarmes mobilisés, a appris BFMTV.com auprès de la gendarmerie nationale. Quelque 15 interpellations ont eu lieu pour le moment, en lien avec les émeutes qui avaient eu lieu le 20 octobre dernier.
La plupart des personnes interpellées sont des gens du voyage. Leur moyenne d’âge est de 25-30 ans. Le procureur de Grenoble a indiqué lundi après-midi que 14 personnes se trouvaient toujours en garde à vue. Le quinzième interpellé ayant déjà été déféré pour être présenté à un juge d'instruction.
"L'instruction est forcée de démontrer quelle est la participation de chacun aux événements graves qui ont eu lieu et la justice continuera d'exercer son travail sereinement grâce au travail de tous et notamment au travail des gendarmes qui ont mis les moyens et qui ont permis d'aboutir à un certain nombre de faisceaux de présomption", a précisé Jean-Yves Coquillat.
125 trains arrêtés
La venue à la caserne Ofner de Grenoble du ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a également été l'occasion pour lui de féliciter les gendarmes en charge de l'enquête. Le ministre a fustigé les "commentaires hasardeux" qui accusaient la justice de laisser faire. "Les principes de droit ne sont pas négociables", a-t-il réaffirmé.
Le 20 octobre dernier, Moirans, commune de 8.000 habitants s'était embrasée. Pneus et véhicules incendiés, routes et voies SNCF bloquées, 125 trains arrêtés, jets de projectiles sur les forces de l'ordre, d'importantes dégradations avaient été causées par des membres de la communauté des gens du voyage après la décision de la justice de ne pas libérer un des leurs pour les obsèques de son petit frère, âgé de 17 ans.
Une enquête "difficile"
Au lendemain de ces émeutes urbaines, le gouvernement avait mis en garde les auteurs de ces troubles, assurant qu'ils "devraient s'attendre à être implacablement recherchés". Toutefois, le procureur de la République de Grenoble avait prévenu: l'enquête pour "vols, vols en réunion, destructions en réunion et destructions par incendie" s'annonce "extrêmement difficile". La plupart des émeutiers étaient cagoulés et portaient souvent des gants. Seuls quelques "éléments de police scientifique" avaient pu être recueillis.
Presque trois mois après, le groupement de gendarmerie de l'Isère et les gendarmes de la section de recherche de Grenoble ont visiblement pu identifier un certain nombre d'émeutiers présumés, qu'ils ont interpellés lundi. Au total, vingt suspects sont recherchés.