"Elle a toujours été consentante": la défense de l'homme accusé d'avoir fait boire son épouse pour la faire violer à Dijon

"Il a été très surpris". L'avocate du sexagénaire accusé d'avoir fait boire son épouse pour la faire violer à Dijon par d'autres hommes, prend la parole auprès de BFMTV trois jours après la mise en examen de son client datant de ce samedi 2 août.
"Dès l'arrivée des policiers au domicile, il a été placé en garde à vue. Lui conteste les faits, il explique que son épouse a toujours été consentante pour participer à ces soirées. Il ne comprend pas ce qu'il se passe", indique Nathalie Lepert-De Courville, avocate du sexagénaire.
Le couple s'est rencontré il y a une dizaine d'années environ en se baladant dans des parcs aux alentours de Dijon, selon les informations de BFMTV. L'homme, âgé de 62 ans, était employé municipal, désormais à la retraite, et a ouvert une petite boutique où il vend des vélos.
Ce dernier est donc marié avec cette femme de 44 ans, de près de 20 ans sa cadette, avait qui il a deux enfants, indique une source proche du dossier à BFMTV. Des enfants, encore jeunes et présents au domicile au moment des faits et de l'arrivée de la police.
La quadragénaire est Cambodgienne et à une compréhension limitée du français, toujours selon cette même source. Elle exerce des petits boulots de ménage et de repassage.
"Deux ou trois soirées" libertines par an
Me Lepert-De Courville affirme auprès de BFMTV que le couple participe "à des soirées libertines", mais pas de façon régulière. "Depuis quelques années, ils participaient à deux ou trois soirées par an. Pas plus, mais attention, ils ne fréquentaient pas de clubs libertins. Les soirées se déroulaient toujours au domicile", indique l'avocate.
"L'origine de ces soirées semble être un penchant pour le voyeurisme. Le couple, au tout début de la relation, a aimé ce principe du voyeurisme. Et puis, à un moment donné, il a franchi un pas de plus en invitant des hommes à participer à leurs jeux sexuels. Mais il précise bien qu'elle a toujours été consentante pour cela", poursuit cette dernière.
Lors de l'intervention des policiers, qui s'est déroulé dans la nuit du jeudi 31 juillet au vendredi 1er août, la femme n'a pas indiqué immédiatement qu'elle souhaitait porter plainte. En revanche, elle a rapidement dit qu'elle voulait divorcer. Les policiers avaient été appelés par l'un des participants de cette soirée estimant que la victime présumée ne disposait pas de son plein discernement.
"Elle a évoqué des disputes avec son époux parce qu'elle ne voulait plus participer à ces soirées", indique encore l'avocate de l'homme mis en examen.
Autre point de divergence entre les deux protagonistes: la femme explique qu'elle n'avait plus de relations sexuelles avec son mari depuis des années alors que lui prétend le contraire.
La notion de soumission alcoolique en question
D'après l'avocate, la femme de 44 ans n'était pas fortement alcoolisée le soir des faits. "Ils avaient l'habitude de boire un peu le soir comme le font des millions de Français. On parle de deux ou trois verres de vin, pas plus. Et ce soir-là, c'était la même chose. Deux ou trois verres."
Pour autant, la victime présumée a indiqué qu'elle n'avait aucun souvenir de la soirée. "Oui, mais c'est peut-être à mettre en perspective avec l'heure tardive des faits (l'alerte a été donnée à 2h50, NDLR) et le fait qu'elle était très fatiguée. Mais on ne peut pas parler d'alcoolisation massive." D'après l'avocate, il n'est pas ici question de soumission chimique.
"Au domicile, les enquêteurs ont retrouvé quelques médicaments. Mais il s'agit d'antalgiques destinés à soigner le mal de dos du mari. Il arrivait à la femme d'en prendre aussi. Mais à ce stade, il dément lui avoir administré des médicaments à son insu pour la droguer. Il n'est pas allé chercher des médicaments pour la rendre dans un état second", assure l'avocate.
Toujours selon elle, le parallèle avec l'affaire Pélicot n'a pas lieu d'être. "Les choses sont totalement différentes ici. Je ne comprends pas pourquoi on parle de ça. Déjà, il n'y a pas de soumission chimique. Et ici, on parle de deux ou trois soirées libertines par an. Ce n'est pas du tout la même chose... Il faut ramener ce dossier à sa juste mesure".