Eglises visées: les catholiques refusent la "surenchère" voulue par les terroristes

L'église Saint-Cyr et Sainte-Julitte de Villejuif - Google Street View
Manuel Valls a déclaré mercredi à Villejuif que "pour la première fois" c'était "les chrétiens, les catholiques de France" qui étaient visés à travers le projet d'attentat déjoué dimanche. Accompagné du ministre de l'Intérieur, le Premier ministre a assuré qu'"une protection soutenue des lieux de culte" seraient mise en place. Depuis le 7 janvier dernier et l'attaque contre Charlie Hebdo, tous les services des forces de l'ordre sont mobilisés pour assurer la sécurité des lieux publics, grands magasins, sites touristiques, transports, et des 830 lieux jugés sensibles, comme les lieux de culte, les bâtiments diplomatiques et consulaires ou les organes de presse.
Dressant un parallèle entre ce projet d'attentat sur le sol français et les récents massacres de chrétiens éthiopiens ou coptes en Libye, Gilles Kepel, politologue spécialiste de l'Islam, a exposé sur BFMTV la différence "frappante" qui existe entre les jihadistes de Daesh et l'islam traditionnel au sujet des autres religions du Coran. Pour l'Etat islamique, ceux qui n'appartient pas à leur groupe sont soit des "impies, des hérétiques ou des apostats qui pour des raisons diverses méritent la peine de mort".
"Nous ne voulons pas nous incliner"
Mercredi devant l’église Sainte-Thérèse de l’Enfant Jésus de Vileljuif, les paroissiens sont dans l’incompréhension. Certains d’entre eux étaient présents à la messe dimanche dernier alors que le terroriste présumé y avait envisagé une attaque. Mais ils refusent de sombrer dans la psychose et
refusent surtout toute stigmatisation des autres religions.
"Nous attaquer, c'est attaquer une religion", a convenu l'archevêque de Paris André Vingt-Trois. Mais pas seulement: "Nous ne voulons pas nous incliner devant une conception du monde qui ferait de nous des ennemis les uns des autres", a-t-il demandé lors d'un point presse en compagnie de Bernard Cazeneuve jeudi matin.
"Nous allons être vigilants et attentifs à ne pas offrir de brèche inutile. (...) Nous ne voulons pas céder à la tentation que tendent les réseaux terroristes de transformer leurs actions en surenchère médiatique".
Les églises catholiques sont les édifices religieux les plus présents en milieu rural. Selon l'Observatoire du patrimoine religieux, on en compte 46.476 en France, dont 9.781 avec des activités cultuelles. Le Premier ministre Manuel Valls a annoncé ce jeudi sur France Inter que 178 lieux de culte catholiques bénéficiaient d'une protection spécifique.