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Police-Justice

Echirolles: la question du huis clos tranchée mardi

Douze accusés comparaissent devant la cour d'assises de l'Isère pour l'assassinat de Sofiane et Kevin.

Douze accusés comparaissent devant la cour d'assises de l'Isère pour l'assassinat de Sofiane et Kevin. - Capture BFMTV

Le procès des douze agresseurs de Kevin et Sofiane, deux jeunes tués sous un déferlement de violence en septembre 2012 à Echirolles, près de Grenoble, s'est ouvert lundi. Les familles des deux victimes réclament que les débats soient rendus public malgré la présence de deux accusés, mineurs au moment des faits.

Au premier jour du procès des auteurs de la rixe mortelle d'Echirolles, la cour d'assises de l'Isère n'a pas tranché sur la question du huis clos. Le tribunal doit se prononcer mardi matin mais la question de la publicité des débats sur la mort de Kevin, 21 ans, et Sofiane, 22 ans, attaqués, lynchés et laissés pour morts dans un parc de cette banlieue de Grenoble, est source de tension entre les différentes parties.

Deux des douze accusés étaient mineurs au moment des faits, en septembre 2012. Or, comme le prescrit la loi, l'audiences devraient donc se tenir à huis clos. Les deux principaux intéressés réclament eux le maintien du huis-clos, tout comme l'avocat général, qui souhaite "éviter un trop grand élan médiatique" et "garantir la sérénité des débats". 

Eviter un "mauvais coup"

Mais deux avocats de la défense ont réclamé la levée de cette disposition. "La justice doit être rendue au nom du peuple français et non pas en secret", a estimé Me Ronald Gallo, à la sortie de l'audience, tandis que Me Bernard Ripert a dit vouloir "éviter que la justice fasse un mauvais coup en catimini".

Car la grande interrogation de ce procès réside sur la capacité de la justice à déterminer le rôle précis de chacun des accusés. "Le danger, c'est de condamner tout le monde, de faire ce qu'on appelle un package deal, un prix de gros, où tout le monde serait condamné, indépendamment du rôle respectif assumé par les uns et par les autres", a estimé Ronald Gallo,

Injustice, pour les familles des victimes

De son côté, l'avocat des familles des victimes a rappelé que ses clients souhaitent que les débats soient public. "Je rappelle que dix accusés sur douze étaient majeurs au moment des faits et qu'il sont tous majeurs aujourd'hui", a indiqué Me Francis Szpiner. "Les parties civiles ont voulu s'exprimer, la cour leur a refusé la parole, ce qui les a profondément blessé et choqué", a-t-il ajouté.

"Nos enfants ont été assassinés en public, donc nous voulons un débat public, le président n'a pas voulu nous écouter et nous entendre, on déplore ce fait-là", dénonce Mohamed Tadbirt, le père de Sofiane. "C'est une sanction. Il n'a pas encore statué. Si mon part sur du huis-clos, quand mon petit frère vient témoigner, quand la petite soeur de Sofiane (vient témoigner, NDLR), si je travaille et que ma mère travaille, il va être seul, c'est une injustice", renchérit Steven Noubissi, le frère de Kevin.

Justine Chevalier avec AFP