Double meurtre dans les Cévennes: la gendarmerie n'exclut pas le suicide du fugitif

Des gendarmes aux Plantiers, le 12 mai 2021 - SYLVAIN THOMAS / AFP
Les investigations se poursuivent, au lendemain du double meurtre survenu dans les Cévennes. Il était aux alentours de 8 heures mardi lorsqu'un homme de 29 ans, employé d'une scierie dans le village des Plantiers (Gard), a tué par balle son patron ainsi qu'un de ses collègues qui tentait de s'interposer.
Tireur sportif et chasseur, l'individu a pris la fuite dans une forêt avoisinante. Les gendarmes sont à pied d'œuvre pour le retrouver, une zone de 15 km par 15 km a été bouclée.
Environ 300 gendarmes engagés
"On a engagé à l'intérieur de ce quadrilatère environ 300 gendarmes avec des moyens extrêmement lourds", a détaillé un colonel de gendarmerie lors d'un point presse ce mercredi matin.
Quelque 8 hélicoptères ainsi que "des moyens techniques extrêmement sophistiqués pour procéder notamment à de la recherche infrarouge" sont déployés. Des équipes cynophiles sont également sur place, avec des chiens Saint-Hubert, "qui ont repéré des itinéraires de fuite". "Pour autant il y a de nombreux cours d'eau avec des interruptions dans les recherches qui nous amènent à contourner le terrain pour reprendre les pistes souvent un peu plus loin", a-t-il précisé.
"Un adversaire déterminé"
"On est en train d'effectuer ce qu'on appelle des coups de sonde, c'est-à-dire vérifier sur l'ensemble des bergeries, de cavités, des grottes, et il y en a beaucoup, que l'intéressé n'a pas trouvé refuge et essayer de le déloger si c'est le cas", a poursuivi le militaire.
"Le fugitif connaît parfaitement les lieux, on est sur un terrain de montagne particulièrement escarpé, densément boisé, il connaît très bien le terrain, il est armé, déterminé", a ajouté le gradé, qui évoque le fait qui est doté "d'armes d'épaule et d'armes de poing".
L'homme a-t-il pu s'équiper et se ravitailler pour tenir plusieurs jours avant de s'enfuir? "Ça n'est pas exclu, on a quelqu'un qui est aguerri, qui sait vivre dans le milieu, qui le connaît parfaitement et donc cette hypothèse n'est pas exclue", admet le responsable, éludant l'hypothèse d'une embuscade tendue aux gendarmes: "On a affaire à un adversaire déterminé."
"Un engagement dans la durée"
"S'il est encore vivant et ne s'est pas suicidé, ce qui est une forte probabilité, il a forcément tenté de sortir de la zone qui est cloisonnée, qui pour autant une zone de montagne densément boisée, et connaissant parfaitement le lieu, il peut tenter avec succès de sortir donc si c'était le cas on a des moyens de détection qui sont mis en œuvre", estime le responsable de la gendarmerie.
Les recherches sont susceptibles de s'étaler dans le temps, car "le milieu recèle énormément d'anfractuosités, beaucoup de grottes, des bergeries, dans lesquelles il est susceptible de s'abriter, de s'alimenter. Ça va être pour nous un engagement dans la durée", reconnaît le gendarme.