Dominique Pelicot ne fait pas appel: pour son avocate, "il ne voulait pas refaire vivre à Gisèle Pelicot cette épreuve"

Dominique Pelicot ne souhaite pas retourner dans le box des accusés. L'homme de 72 ans a décidé de ne pas faire appel de sa condamnation à 20 ans de réclusion criminelle pour des viols aggravés sur son ex-femme Gisèle et la captation d'images à caractère sexuel de sa fille et de ses belles-filles. "C’est une décision que nous avons prise ensemble", confirme ce lundi son avocate sur BFMTV.
"Dominique Pelicot ne veut pas refaire vivre à Madame cette épreuve, les insinuations, les accusations, les affrontements qu’elle a pu vivre lors de ce procès en première instance", détaille Me Béatrice Zavarro.
"Il ne voulait pas en être"
Même si Dominique Pelicot se désiste de son appel, un nouveau procès de l'affaire des viols de Mazan se tiendra devant une cour d'assises d'appel, composées de magistrats professionnels et de jurés populaires. Au moins 17 des hommes condamnés ont fait appel et le parquet a jusqu'à minuit pour se prononcer, y compris concernant le cas du septuagénaire.
"Même si d’autres accusés ont fait appel, ça appartient aux autres de faire affronter cette épreuve à Gisèle Pelicot. Il ne voulait pas en être. Malgré tout, et malgré tout le phénomène de ces faits, il respecte sa qualité de partie civile."
Pour autant, l'avocate confirme qu'il y a eu "une réflexion" pour envisager de faire appel et se présenter devant une juridiction en appel. Outre la condamnation à 20 ans de réclusion criminelle, la cour criminelle du Vaucluse a également prononcé une période de sûreté aux deux-tiers, empêchant pendant ce délai toute demande de libération conditionnelle.
"S’il y avait eu un appel interjeté, ce serait sur la période de sureté, détaille l'avocate. Cela aurait automatiquement engendré un appel-incident du parquet général. On repartait sur un deuxième procès, sur la totalité des volets, autant sur le quantum de la peine que sur la période de sureté."
Mis en examen dans d'autres dossiers
L'appel-incident ne peut être interjeté par le parquet général qu'en cas d'appel de l'accusé. Sans appel-incident, l'accusé ne pourra pas être condamné en appel à une peine supérieure à celle à laquelle il a été condamné en première instance. En cas d'appel et de nouveau procès, Dominique Pelicot s'exposait également au "risque d’un déplafonnement des peines via des questions supplémentaires qui pourraient être posées" à cette cour d'assises d'appel, rappelle Me Zavarro, estimant qu'il "ne fallait pas prendre ce risque".
Désormais, Dominique Pelicot, même s'il pourra être convoqué en tant que témoin dans ce nouveau procès, "a décidé d’en finir judiciairement avec ce dossier". "Il est combatif sur les aménagements de la peine et il va reprendre en main sa santé." Le septuagénaire, qui doit notamment se faire opérer de la hanche, n'en a pour autant pas fini avec la justice.
Il est mis en examen dans deux dossiers du pôle cold cases de Nanterre. , une tentative de viol et un meurtre. "Nous allons continuer à nous battre sur ses sujets-là. Son positionnement n’est pas le même" dans ces dossiers, conclut Me Béatrice Zavarro.