Disparues de Perpignan: un mois après, toujours aucune piste

Cela fait un mois qu'Allison et sa mère, Marie-Josée Benitez n'ont pas donné signe de vie. Les enquêteurs cherchent toujours ce qui a pu arriver aux deux femmes.

Toujours aucune nouvelle d'elles. Et pas le début d'une piste. Les enquêteurs cherchent toujours la piste d'Allison et Marie-Josée Benitez, 19 et 53 ans, disparues à Perpignan il y a un mois. Ils ne savent même pas si les deux femmes sont encore vivantes.

Le mystère reste entier et s'est encore épaissi, le 5 août, après le suicide de Francisco Benitez, le père et mari des disparues, un légionnaire énigmatique, au centre de l'enquête. Il est le dernier témoin connu à avoir vu sa fille Allison et sa femme et reste le suspect numéro un.

Allison et Marie-Josée ont quitté le domicile familial avec leurs valises le 14 juillet, a-t-il expliqué aux policiers. Quelques heures avant sa mort, il clamait son innocence. Mais depuis son suicide, une autre affaire de disparition a fait surface, celle de de Simone de Oliveira Alves, à Nîmes, en 2004. Elle était alors sa maîtresse. Elle a disparu dans des circonstances singulièrement similiaires à Marie-Josée et Allison. Un dossier rouvert par la justice.

Plusieurs éléments mystérieux

Une autre femme intrigue les enquêteurs: celle à qui Francisco a passé un coup de fil avant de se donner la mort, clamant encore son innocence. Cette maîtresse habite en Espagne. Son passé, ses doubles vies, les circonstances des disparitions, sa vidéo posthume suscitent les interrogations sur son compte.

Un autre élément intrigue les enquêteurs, selon Europe 1: Francisco aurait effectué plusieurs milliers de kilomètres au volant de sa voiture ces dernières semaines, les policiers chercheraient à savoir pourquoi et dans quelles circonstances.

Faute de témoignage, les enquêteurs mènent un travail très technique et scientifique: sur le véhicule du légionnaire, sur son GPS, sur son téléphone portable. Dans La Dépêche du Midi, un ami d'Allison évoque des appels anonymes qu'il a reçus au moment de la disparition des deux femmes qui auraient cessé à la mort de Francisco. Sans qu'il puisse, pour autant, faire un lien entre les deux.

Les policiers cherchent également à expliquer un acte étrange du père et mari des disparues: il s'est couvert le visage d'un voile noir au moment de se pendre. Pour quelle raison? Quelle est la portée symbolique de ce geste?

Ni corps, ni témoins

Enfin, les policiers se penchent sur l'aspect militaire de la vie Francisco Benitez, ses états de service, ses missions, son passé. Ils s'intéressent également aux "terrains militaires à proximité de Nîmes et de Perpignan que Francisco Benitez fréquentait avec assiduité", indique L'Indépendant. Mais il leur faudrait un endroit précis où partir à la recherche d'éventuels cadavres. Pour l'instant, l'exploration n'a pas commencé, explique France Bleu Roussillon.

Car pour l'instant, l'enquête est menée sous la qualification de recherche des causes de la disparition, sans qualification criminelle. Les policiers n'ont pas écarté définitivement la piste de la fugue volontaire. Même si l'immobilité des comptes bancaires et des portables et l'absence de toute nouvelle pendant un mois ne collent pas vraiment avec cette piste.

Pour Edwige Barbet, soeur de Marie-Josée, "il faut garder l'espoir", mais "plus les jours passent, plus on a peur". Elle va se coucher avec le téléphone et dort avec la télé allumée, dans l'attente de nouvelles.

V.D. avec AFP