BFMTV
Police-Justice

Disparition de Maëlys: les recherches s'intensifient

La petite Maëlys, 9 ans, disparue le 27 août lors d'un mariage en Isère

La petite Maëlys, 9 ans, disparue le 27 août lors d'un mariage en Isère - -

Toujours aucune trace de Maëlys, la petite fille âgée de 9 ans qui a disparu dans la nuit de samedi à dimanche lors d'un mariage dans l'Isère. Les auditions se poursuivent et les fouilles ont repris ce mercredi matin.

Trois jours après la disparition de la petite Maëlys dans l'Isère, les enquêteurs n'écartent plus "la piste criminelle", sans pour autant la privilégier. Ce mercredi matin, les recherches pour retrouver la fillette âgée de 9 ans, disparue dimanche lors d'un mariage à Pont-de-Beauvoisin, ont repris.

"Passer toute la zone au peigne fin"

"Nous allons reconnaître la moindre parcelle d'herbe, le moindre recoin de manière très fine, approfondie. Notre idée, c'est de passer toute la zone au peigne fin jusqu'à ce que le soleil se couche", ont indiqué les gendarmes.

Le dispositif de recherches s'est renforcé avec le soutien d'un escadron de gendarmerie mobile, soit une soixantaine de militaires supplémentaires. Environ 150 personnes sont déployées aux alentours du lieu de la disparition de la fillette, un ensemble de "zones accidentées et fortement boisées".

Les recherches avaient débuté dès le signalement de sa disparition, dimanche à 4 heures, mobilisant jusqu'à présent une centaine de gendarmes, dont des plongeurs, des spéléologues et des maîtres-chiens, ainsi qu'un hélicoptère.

"La piste criminelle n'est plus écartée"

Mardi, la procureure de la République de Bourgoin-Jallieu, Dietlind Baudoin, qui a ouvert une enquête pour enlèvement, a assuré que "toutes les pistes" continuaient d'être explorées pour retrouver la petite fille.

"Au regard du temps écoulé depuis la disparition de la jeune Maëlys et au regard des moyens malheureusement vainement déployés pour la retrouver, la piste criminelle, à ce stade, n'est plus écartée", a-t-elle expliqué avec prudence lors d'une conférence de presse.

"On n'écarte pas la thèse accidentelle (...) mais on élargit sur une thèse potentiellement délictuelle ou criminelle", a détaillé la magistrate, évacuant "a priori, après un tel délai" la piste de la fugue. "Ce qui compte, c'est d'avoir un maximum de chances de retrouver Maëlys dans les plus brefs délais. Donc à partir de là, on explore toutes les pistes possibles, aussi minces et aussi fines soient-elles", a poursuivi Dietlind Baudoin, qui a ouvert lundi une enquête pour enlèvement.

À ses côtés, le colonel Yves Marzin, commandant du groupement de gendarmerie de l'Isère, a précisé que les recherches continuaient, s'élargissaient et s'approfondissaient sur des sites déjà fouillés "pour certains dans la nuit de samedi à dimanche et dans la journée de dimanche, et qui doivent, pour un certain nombre d'éléments, se refaire".

Un appel à témoins

Maëlys de Araujo a été vue pour la dernière fois dimanche vers 3 heures du matin, alors qu'elle participait à un mariage dans la salle des fêtes de Pont-de-Beauvoisin, dans le nord de l'Isère, avec ses parents, sa sœur aînée et d'autres membres de sa famille, qui l'ont cherchée pendant une heure avant d'alerter les gendarmes. Elle se trouvait dans une pièce réservée aux enfants.

Selon l'appel à témoin et la photographie diffusés depuis dimanche soir, la fillette d'1m30 et de 28 kg, la peau mate, les yeux marrons et les cheveux châtains, portait une robe sans manches et des nu-pieds de couleur blanche.

Les chiens pisteurs ont "marqué au même endroit"

Utilisés à plusieurs reprises, les chiens pisteurs ont "marqué au même endroit", sur le parking, selon les gendarmes. Mais pas au-delà. "L'une des hypothèses c'est peut-être éventuellement le départ en véhicule de la petite Maëlys, d'une manière ou d'une autre", a ajouté le colonel Marzin.

Jusqu'à présent, 140 personnes sur les 180 qui participaient au mariage, mais aussi les convives de deux autres fêtes dans la même commune, soit 250 au total, ont été entendues. Les auditions doivent se poursuivre. "Je dois reconnaître qu'il est parfois difficile de contacter ou d'identifier tout le monde", a assuré au Parisien Didier Plunian, commandant de la section de recherches de Grenoble. Une soirée se déroulait en effet dans une salle paroissiale à 350 mètres du mariage et une autre avait lieu dans un bar, à 500 mètres de la salle des fêtes, selon la procureure. Une perquisition a été réalisée au domicile du gardien de la salle, parmi d'autres investigations effectuées par les gendarmes.

"On ne sait pas ce qui s'est passé"

Les disparitions, comme celle de la petite Maëlys, "sont les dossiers les plus complexes à traiter" et "plus la victime est jeune, plus c'est inquiétant", a pour sa part estimé le patron de l'Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP) Philippe Guichard.

"On ne sait pas ce qui s'est passé, ni où et quand. On est dans le flou. On essaye d'imaginer toutes les hypothèses: un accident, une mauvaise rencontre, une fugue, un rapt par un prédateur sexuel. Il faut donc élargir le champ des investigations car la vie des jeunes victimes ne nous oriente souvent pas."

Les parents de Maëlys et leurs deux filles sont installés depuis deux ans et demi dans le village de Mignovillard, dans le Jura, près de la frontière suisse. Ils sont originaires des Abrets-en-Dauphiné, proche de Pont-de-Beauvoisin. "C'est une famille qui n'a jamais fait parler d'elle", selon Florent Serrette, le maire de Mignovillard.

C.H.A. avec AFP