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Attaque au couteau à Nantes: les lycéens blessés "hors de danger"

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Un lycéen a poignardé quatre élèves ce jeudi 24 avril dans un établissement scolaire privé de Nantes. Une élève de 15 ans a succombé à ses blessures tandis que trois autres ont été blessés. Le suspect a été interné en psychatrie en raison de l'incompatibilité de son état de santé avec une mesure de garde à vue.

L'ESSENTIEL

  • Âgé de 16 ans et élève de Seconde, le mis en cause Justin P. est décrit comme "extrêmement solitaire" et a "une certaine fascination pour Hitler", selon le procureur de la République de Nantes. Lire l'article
  • L'une de ses victimes a succombé à ses blessures. Les trois autres personnes blessées sont toujours hospitalisées en urgence relative. Lire la brève
  • La lycéenne est morte après avoir reçu "57 coups de couteau". Lire l'article
  • Le procureur de la République de Nantes indique qu'aucun mobile n'a été avancé par l'enquête. Lire la brève

"Extrêmement solitaire", "une certaine fascination pour Hitler",... Les nouveaux éléments de l'enquête sur le principal suspect

Le procureur de la République de Nantes Antoine Leroy a tenu une conférence de presse au cours de laquelle il a décrit Justin P., le principal suspect, comme étant "extrêmement solitaire" et qui a "une certaine fascination pour Hitler".

Le magistrat a aussi indiqué qu'aucun mobile n'est connu pour l'heure, alors que "pas moins de 70 auditions" ont été menées.

Les trois élèves blessés lors de cette attaque, qui a fait un mort, sont désormais hors de danger.

Ce direct est désormais terminé, merci de l'avoir suivi sur BFMTV.com

"Nantes, terreur au lycée": un épisode inédit de Ligne Rouge diffusé ce soir à 21 heures sur BFMTV

Après l'attaque au couteau qui a fait un mort et trois blessés dans un lycée à Nantes, retour sur ce moment d'horreur à travers un épisode inédit de Ligne Rouge diffusé ce soir à 21 heures sur BFMTV.

Les enquêteurs "pensent" que le suspect est entré dans la salle pour "repérer" si la victime y était

Le principal mis en cause est entré, le visage découvert, une première fois dans la salle de classe où il tuera plus tard une élève de 15 ans. Il demande alors un prénom et un nom, sans aucun lien avec l'affaire avant de retourner aux toilettes pour enfiler une cagoule.

"On pense qu'il peut s'agir d'un prétexte pour entrer et pour repérer si (la victime) était bien dans cette salle de classe", indique à BFMTV une source proche de l'enquête.

Le procureur évoque "des éléments susceptibles de caractériser une préméditation"

"Le psychiatre a mis fin à la garde à vue (du mis en cause) aux alentours de 20 heures", jeudi, explique le procureur de la République, la garde à vue ayant été jugée incompatible avec son état de santé. Le psychiatre a estimé que le jeune homme "n'était pas en état de s'exprimer normalement", selon le procureur.

Le jeune homme a été hospitalisé et devrait être "pris en charge par une unité psychiatrique pour adolescent suicidaire".

"L'enquête a débuté sous la qualification de meurtre, puisque la jeune fille est décédée très vite", explique le procureur de la République.

Et de détailler: "l'enquête se poursuit, mais il y a des éléments susceptibles de caractériser une préméditation, auquel cas nous serions sur le crime d'assassinat (...) réprimé par la réclusion criminelle à perpétuité, y compris pour un mineur".

Comment le mis en cause a-t-il été interpellé?

"Entendant l'ensemble des hurlements à l'étage, un technicien informatique est monté très vite et s'est rendu dans la deuxième salle de classe", raconte le procureur de la République lors de sa conférence de presse.

"En entrant, il voit de dos le mis en cause avec le couteau à la main et décide de lui asséner un coup de chaise dans le dos et sur le crâne", continue-t-il, expliquant que le lycéen a ensuite voulu "s'en prendre à ce technicien", qui a quitté la pièce, "pris en chasse" par le jeune.

"Le technicien en informatique parvient à faire en sorte que le mis en cause se retrouve pris dans une sorte de sas duquel il ne pouvait plus sortir", explique le procureur, qui relate "une sorte de dialogue" entre les deux protagoniste.

Le lycéen a ensuite "accepté de déposer le couteau ainsi que le petit canif qu'il avait dans sa poche", avant que les forces de l'ordre n'arrivent sur place et l'interpellent.

Le lycéen le plus gravement blessé est "hors de danger"

Lors de sa conférence de presse, le procureur de la République Antoine Leroy a donné les dernières nouvelles sur la santé des trois victimes hospitalisées de l'attaque au couteau du lycée catholique nantais.

La troisième victime, un jeune homme gravement blessé, a "été hospitalisé, opéré dans la soirée, puis mis en réanimation", explique le procureur. "Aujourd'hui, à l'heure où on parle, il est hors de danger" et "a pu être entendu par les services de police ce matin", ajoute-t-il.

Justin P. s'en est pris "au hasard" à trois autres étudiants

Après avoir asséné 57 coups de couteau à sa victime, le mis en cause a quitté la première salle de classe, traversé le couloir et s'est rendu dans la pièce d'en face où avait lieu un cours d'anglais.

Selon le procureur de la République, "le jeune homme entre dans cette pièce le couteau à la main et sans distinction aucune et au hasard s'en prend à trois étudiants: deux garçons, une jeune fille". Il s'agit en fait des "trois étudiants les plus proches de lui" à ce moment-là.

"Une première jeune fille prend quelques coups de couteau non-graves. La deuxième victime, un jeune homme, prend des coups de couteau un peu plus graves et la troisième victime, également un jeune homme, prend des coups de couteau encore plus grave sur la partie haute du corps, notamment un ou plusieurs sur le crâne", détaille le procureur.

Le mis en cause avait rencontré sa victime "lors d'un séjour scolaire à Rome"

Le procureur de la République est revenu sur les relations qu'entretenaient le mis en cause et sa victime, une jeune lycéenne de 15 ans, morte de ses blessures après avoir reçu 57 coups de couteau.

Selon le procureur, aucun mobile n'a, pour l'heure, été avancé par l'enquête et le mis en cause. Toutefois, le mobile d'une "relation affective avec la jeune fille qu'il a tuée" est à écarter.

"Elle était la seule personne de ce lycée, de ses connaissances, avec laquelle il pouvait avoir un dialogue, qu’il estimait, lui, être de qualité. Ce n’est pas un hasard qu’il s’en prend à elle", explique le procureur, qui souligne le fait que le lycéen l'avait "rencontrée lors d’un séjour scolaire à Rome".

Le procureur décrit la "personnalité complexe" du mis en cause

Lors de sa conférence de presse, le procureur de la République a donné "quatre informations" sur "la personnalité complexe" du jeune mis en cause.

Pour commencer, c'est un "jeune décrit par tout le monde comme étant extrêmement solitaire", explique le procureur. "Il a peu d’amis, voire pas du tout, peu de dialogue", ajoute-t-il, évoquant une "personnalité qui a inquiété sa mère", qui avait fait en sorte qu'il "rencontre des personnels éducatifs de la maison des adolescents de Nantes", qu'il a "rencontré à six reprises" avant son passage à l'acte.

Le procureur de la République explique ensuite que le lycéen a une "forme de fascination pour Hitler". Il avait d'ailleurs été convoqué, avec sa mère, par le sous-directeur du lycée "la veille des vacances de Pâques".

Le troisième point évoqué par le procureur de la personnalité du mis en cause est qu'il s'agit d'un "jeune à l’évidence suicidaire", expliquant que le lycéen avait écrit plusieurs phrases en ce sens dans les toilettes avant son passage à l'acte, notamment "qu’il souhaitait qu’on lui tranche la gorge".

Il s'agit par ailleurs d'un "jeune élevé par sa mère", avec qui il "entretenait d'excellentes relations". Le procureur évoque des contacts "moins fréquents et plus difficiles avec son père", ses parents étant divorcés.

Le mis en cause "venait d'avoir 16 ans"

Dans sa conférence de presse, le procureur de la République a confirmé certains détails sur le mis en cause, arrêté pour avoir attaqué quatre camarades au couteau dans le collège-lycée Notre-Dame-de-Toutes-Aides.

"Une jeune fille est décédée, trois blessés de 15 et 16 ans, deux garçons et une jeune fille", a-t-il confirmé devant les journalistes. "Le mis en cause était scolarisé dans l'établissement depuis 2021", ajoute le procureur, précisant que "lui-même venait d'avoir 16 ans."

La lycéenne est morte après avoir reçu "57 coups de couteau"

Le procureur de la République de Nantes débute sa conférence de presse en revenant sur les faits qui se sont déroulés hier au collège-lycée Notre-Dame-de-Toutes-Aides.

"La matinée s'est déroulée normalement", commence-t-il, ajoutant que le "mis en cause était présent", lui qui avait fait son entrée dans l'établissement en 2021.

Avant de passer à l'acte, le lycéen a, selon le procureur, passé de nombreuses minutes dans les toilettes. "Il écrit quelques phrases au mur (...), il se scarifie avec son couteau sur le front (...) et à 12h15 il envoyait le mail" reçu par tous les élèves de l'établissement.

Après s'être une première fois rendu dans une salle de classe, il fait demi-tour, retourne dans les toilettes, "se masque le visage" et revient sur ses pas.

C'est là que "sans parler, il s’en prend immédiatement et exclusivement à une seule personne: la jeune fille qui décédera des suites des coups de couteau qui lui seront donnés". 57, selon l'autopsie.

La conférence de presse du procureur de la République de Nantes va débuter

La conférence de presse du procureur de la République de Nantes, Antoine Leroy, va débuter et doit donner les dernières avancées de l'enquête sur l'attaque au couteau dans le collège-lycée Notre-Dame-de-Toutes-Aides.

Le rassemblement se termine au collège-lycée Notre-Dame-de-Toutes-Aides

Débuté à 15h30 ce vendredi, le rassemblement vient de se terminer dans l'enceinte du collège-lycée Notre-Dame-de-Toutes-Aides. Seuls les élèves scolarisés et le personnel de l'établissement étaient autorisés à entrer dans la cour et pouvaient apporter des fleurs.

Une lycéenne venue avec des fleurs au rassemblement dans le lycée catholique de Nantes, le 25 avril 2025
Une lycéenne venue avec des fleurs au rassemblement dans le lycée catholique de Nantes, le 25 avril 2025 © Loic VENANCE / AFP

Tous avaient pour consigne de ne pas divulguer le nom de famille de la lycéenne tuée dans l'attaque au couteau et de ne pas déposer de photo d'elle, explique le Comité des élèves de l'établissement sur Instagram.

Selon notre envoyé spécial à Nantes, de nombreuses personnes se sont également rassemblées à l'extérieur du collège-lycée catholique cet après-midi.

Le secrétaire général de l'Enseignement catholique évoque "un drame qui touche toute la communauté éducative""

Philippe Delorme, secrétaire général de l'Enseignement catholique, assure au micro de BFMTV qu'"on ne peut pas affirmer de façon catégorique qu'il y aurait eu une défaillance de l'établissement" qui aurait pu éviter le drame survenu hier au collège-lycée Notre-Dame-de-Toutes-Aides.

Il faut, selon lui, que "l'enquête se poursuive et qu'elle essaie d'expliquer cet acte inexplicable".

Pour Philippe Delorme, c'est "un drame qui touche la communauté éducative (...) et tout l'enseignement catholique. Il faut pleurer avec les élèves qui pleurent. Il faut soutenir la communauté éducative".

"Une personne souriante": qui était la lycéenne morte dans l'attaque au couteau à Nantes?

Une élève du collège-lycée Notre-Dame-de-Toutes-Aides a perdu la vie dans l'attaque au couteau perpétrée hier par un élève de l'établissement. "C'était une personne souriante, qui ne cherchait pas les problèmes", témoigne auprès de BFMTV une élève du lycée privé catholique.

Elle décrit "une fille comme nous, qui vivait comme nous. On est vraiment touchés, ça aurait pu être nous." "Il ne faut pas qu'on l'assimile qu'à ça, c'était surtout une personne souriante, qui voulait que du bien autour d'elle", ajoute la jeune femme, qui écrit l'élève tuée comme "un peu timide, un peu réservée".

Retrouvez plus d'informations dans notre article.

De nombreuses personnes rassemblées pour rendre hommage

Un rassemblement est en cours depuis 15h30 au sein du lycée pour rendre hommage aux victimes de l'attaque au couteau. Seuls les élèves et le personnel, dont l'identité est contrôlée, peuvent pénétrer l'enceinte de l'établissement

Selon notre envoyé spécial, de nombreuses personnes sont aussi rassemblées à l'extérieur du complexe catholique.

Le procureur de la République s'exprimera à 18 heures

Le procureur de la République de Nantes, Antoine Leroy, a prévu de donner une conférence de presse à 18 heures afin de communiquer les dernières informations en sa possession.

La classe politique divisée, entre demandes sécuritaires et plaidoyer pour la santé mentale

Après le drame d'hier à Nantes, à droite appelle à de la fermeté dans les écoles, tandis que la gauche souligne l'enjeu de la santé mentale des jeunes.

Tant dans les choix des mots que dans les réponses à apporter, les clivages persistent.

Retrouvez notre analyse dans notre article dédié.

Élisabeth Borne estime que "ce drame met en lumière les enjeux de santé mentale"

Depuis Gif-sur-Yvette, en Essonne, Élisabeth Borne déclare que "ce drame met en lumière les enjeux de santé mentale".

"Il faut qu'on comprenne comment un jeune peut commettre un acte de ce type mais surtout qu'on soit mieux armé pour prévenir, pour orienter et pour repérer des jeunes en difficulté", poursuit la ministre de l'Éducation nationale.

Élisabeth Borne estime que "tout ce qui peut permettre d'empêcher l'introduction d'armes dans les établissements doit être regardé"

Élisabeth Borne affirme qu'empêcher "l'introduction d'armes blanches dans les établissements" est une priorité pour le ministère de l'Éducation nationale.

"J'ai souhaité mettre en place des fouilles de sacs à l'entrée des établissements", rappelle-t-elle ainsi.

Selon la ministre, près de 1.000 opérations de fouilles ont été réalisées dans les établissements français et une centaine d'armes ont été trouvées, ce qui a entraîné "des signalements aux procureurs et des conseils de discipline pour les élèves".

"Tout ce qui peut permettre d'empêcher l'introduction d'armes dans les établissements doit être regardé", affirme-t-elle, alors que, par exemple, l'installation de portiques à l'entrée fait actuellement débat.

"On ne peut pas rester sans rien faire": François Bayrou veut s'attaquer au port de couteaux par les élèves

En déplacement dans le Cantal, François Bayrou veut que les couteaux soient "efficacement interdits". "Il faut que les contrôles puissent être exécutés autour des établissements scolaires et, pourquoi pas, qu'il y ait des portiques à l'entrée pour que ce genre d'armes ne puisse pas circuler librement", affirme le Premier ministre.

"Combien avons-nous de décès dans des rixes ou dans des établissements scolaires avec comme armes des couteaux?", s'interroge-t-il.

"Je pense aux parents de ces enfants: on ne peut pas rester sans rien faire, les bras croisés en disant 'c'est comme ça, il y a toujours eu des couteaux'", dit le Premier ministre.

Des élèves racontent que la lycéenne tuée avait refusé les avances du suspect

D'après nos informations, des élèves auditionnés par les enquêteurs ont raconté que lors d'un voyage scolaire, Justin P. avait voulu se rapprocher de la lycéenne tuée hier, qui avait refusé ses avances.

Ces témoignages vont devoir être corroborés par les enquêteurs, qui devront établir si c'est un élément à prendre en compte dans son passage à l'acte.

Les trois blessés sont réveillés et toujours hospitalisés en urgence relative

Trois élèves ont été blessés hier dans l'attaque au couteau survenue à Notre-Dame-de-Toutes-Aides.

Aujourd'hui, ils sont tous les trois en urgence relative, tous les trois réveillés, mais toujours hospitalisés.

Le sujet de la santé mentale des jeunes au cœur des débat

Alors que le jeune homme, est présenté comme "dépressif" ou "solitaire" et ayant déjà manifesté des "tendances suicidaires", des voix appellent à une meilleure prise en charge de la santé mentale des lycéens.

"Il y a des questions à poser sur la santé mentale de la jeunesse de ce pays", affirme sur France info Johanna Rolland, maire de Nantes.

Pour l'Apel (Associations de parents d’élèves de l’enseignement libre), il est impossible de dissocier cette attaque des nombreuses alertes "[qu'elle] porte sur la souffrance psychique des jeunes".

Pour plus de détails, retrouvez notre papier dédié aux inquiétudes autour de la santé mentale des jeunes.

Un élève dans la même classe que le suspect relate que Justin P. "parlait souvent d'Hitler"

Un élève scolarisé dans la même classe que le suspect au lycée Notre-Dame-de-Toutes-Aides à Nantes témoigne sur BFMTV du moment où Justin P. a été maîtrisé par le personnel enseignant.

"On a entendait beaucoup de bruit, des gens qui criaient dans la cours, qui couraient dans les couloirs. Un surveillant ouvre la porte, paniqué, et nous dit 'courez, courez'. On descend les escaliers, et là on le voit allongé par terre, avec un adulte du service informatique qui était sur lui, en train de le neutraliser", explique l'adolescent.

Il ajoute que ses camarades et lui avaient remarqué des détails "qui clochaient" à propos du suspect pendant l'année.

"Il parlait souvent d'Hitler, il faisait souvent des liens avec les nazis. Sa photo de profil sur les réseaux, c'était un logo SS. On trouvait ça louche. Il lui arrivait de faire des saluts nazis, ça nous choquait. On a donc prévenu le personnel de l'établissement", raconte-t-il.

L'Union syndicale lycéenne observe que "les jeunesses vont de moins en moins bien aujourd'hui"

"Ça fait des années qu'on se bat pour qu'il y ait enfin un vrai programme sur la santé mentale", affirme sur BFMTV Sofia Tizaoui, secrétaire générale de l'Union syndicale lycéenne (USL).

"Visiblement, le ministère n'a pas compris que les jeunesses vont de moins en moins bien aujourd'hui", déplore-t-elle, citant le "stress post-traumatique" ou la "dépression".

Les pistes évoquées pour renforcer la sécurité des écoles

Fouilles, portiques, reconnaissance faciale... Des personnalités politiques ou des membres des forces de l'ordre réfléchissent à des mesures pour renforcer la sécurité aux abords des établissements scolaires.

Mais le risque des files d'attente devant les établissements et le manque d'effectifs policiers sont pointés du doigt.

Face à ces propositions, syndicats enseignants et experts opposent qu'une surenchère sécuritaire n'est pas une solution réellement adaptée. Pour obtenir des résultats à long-terme, il faut prendre le problème à la racine et s'attaquer à la santé mentale des jeunes.

Retrouvez plus de détails dans notre article dédié sur les mesures sécuritaires envisagées.

"Des attroupements devant les établissements": l'eurodéputée insoumise Manon Aubry s'oppose aux portiques dans les écoles

L'hypothèse d'installer des portiques dans les écoles, évoquée par François Bayrou, suscite l'opposition à gauche. L'eurodéputée LFI Manon Aubry qui dénonce une "course à l'échalote" sécuritaire.

"Ça coûte 100.000 euros par établissement scolaire. Il y a 12.000 établissements scolaires dans notre pays, donc vous faites rapidement le calcul. Sans compter qu'en termes d'efficacité, on va demander aux enfants de venir une heure plus tôt à l'école pour pouvoir faire la queue, donc il va y avoir des attroupements devant les établissements scolaires, attroupements qui peuvent être la cible d'un déséquilibré", a-t-elle dit sur France info.

"On ne va pas réussir à fouiller chacun des élèves dans notre pays", ajoute-t-elle appelant à traiter "les causes" de la violence dans les milieux scolaires.

"Vous avez en moyenne un psychologue dans nos établissements scolaires pour 1.500 élèves", déplore Manon Aubry.

Les experts appellent à "attention à la santé" mentale des jeunes et à accentuer la prévention

Le gouvernement veut "intensifier" la répression face à des actes de violence à l'école. De nombreux experts soulignent les limites de cette approche.

Johanna Dagorn, ancienne membre de la délégation ministérielle en charge de la prévention et de la lutte contre les violences en milieu scolaire, juge auprès de l'AFP que "le tout-sécuritaire est un fantasme".

Une telle tendance pourrait "provoquer de graves contre-effets sur la vie de ces écoles" avertit Philippe Vienne, directeur du centre de sociologie de l'éducation à l'Université libre de Bruxelles, et invite plutôt à se préoccuper de ce qui "construit les incidents".

Catherine Nave-Bekhti appelle à réfléchir à l'"éducation" et à faire "attention à la santé" mentale des jeunes.

Au bout du compte, "il faut absolument accentuer le travail de prévention pour repérer les signaux faibles de situations de mal-être mais aussi les signaux qui annoncent une dégradation du climat scolaire et de possibles violences", dit Sophie Venetitay, secrétaire générale du SNES Fsu.

L'état de santé du jeune le plus gravement blessé s'est amélioré

L'état de santé du jeune le plus gravement blessé, hospitalisé en urgence absolue hier, s'est amélioré, indique le procureur de Nantes.

"On a entendu les gens courir et les cris surtout, c'était effroyable": le témoignage d'une camarade de classe du suspect

"Il revendiquait les idéaux nazi et d'Hitler (...). Il parlait de révolution mais il disait ça sur le ton de la rigolade", raconte une camarade de classe de Justin P., le suspect de l'attaque d'hier.

Hier, "il n'était pas en cours de maths de 11 à 13 heures, il était pas là, mais comme il est souvent absent on s'est dit 'c'est pas grave'", explique-t-elle.

"On a entendu les gens courir et les cris surtout, c'était effroyable", poursuit la lycéenne.

Un rassemblement prévu à 15h30 dans l'établissement

Un rassemblement est prévu après-midi dabs le collège-lycée. Un appel à déposer des fleurs à 15h30 a été lancé et partagé sur les réseaux sociaux.

Le comité des élèves du groupe scolaire, à l'initiative du rassemblement, demande de venir habillé en blanc. Une dizaine de roses blanches a déjà été déposée devant l'entrée principale.

Une personne dépose une rose à l'entrée du lycée Notre-Dame de Toutes-Aides, le 25 avril 2025, à Nantes, où une élève a été tuée et trois autres ont été blessés dans une attaque au couteau.
Une personne dépose une rose à l'entrée du lycée Notre-Dame de Toutes-Aides, le 25 avril 2025, à Nantes, où une élève a été tuée et trois autres ont été blessés dans une attaque au couteau. © Loic VENANCE / AFP

Plusieurs patrouilles de police sont arrivées tôt ce vendredi, selon Ouest-France.

Les cours sont suspendus et une cellule psychologique ouverte

Dans un mail adressé aux parents d'élèves, que BFMTV a pu consulter, le chef d'établissement a indiqué que le collège et le lycée "seront fermés" ce vendredi "afin de préparer au mieux l'accueil prochain des élèves". Il précise que les deux écoles -Epinttes et Denis Papin- seront quant à elles ouvertes.

Si aucun cours ne sera dispensé pour les collégiens et lycéens, l'établissement restera disposé à les accueillir.

Une cellule d'assistance psychologique a été déployée dès hier à destination de la communauté éducative par les équipes de la direction diocésaine de l'enseignement catholique (DDEC) et par les Cellules d'urgence médico-psychologique (CUMP).

Un dispositif d'accompagnement psychologique va de plus être mis en place à partir de cet après-midi et perdurera la semaine prochaine "pour soutenir les jeunes qui le souhaitent".

Linda Kebbab déplore que "la psychiatrie reste le parent pauvre de notre pays"

Invitée de BFMTV-RMC, la secrétaire générale du syndicat de police Un1té estime que "la psychiatrie reste le parent pauvre de notre pays".

"On sait que chez les jeunes c'est un sujet post-confinement", affirme Linda Kebbab.

"Je m'attache à toutes ces figures politiques qui m'émeuvent à chaque drame mais qui ne disent pas qu'on va rouvrir des lits en psychiatrie en même temps qu'on va amener de l'éducation et de la sanction", poursuit-elle.

Que va-t-il se passer maintenant?

La garde à vue de Justin P. a donc été levée, hier en fin de journée. Selon le procureur, il doit être hospitalisé en psychiatrie. S'il va mieux dans les prochains jours ou dans les prochaines semaines, sa garde à vue pourrait reprendre. Mais dans le cas contraire, il restera hospitalisé.

La question qui va se poser désormais est celle de son discernement. Au cours de l'instruction, les experts psychiatres vont devoir l'examiner pour déterminer si son discernement était plein, altéré ou aboli lors de son passage à l'acte.

S'ils jugent que son discernement était aboli, Justin P. ne sera jamais jugé. S'ils jugent que son discernement était altéré, il sera jugé mais on prendra alors en compte son état psychique pour déterminer sa culpabilité, d'une part, et la peine à laquelle il pourrait être condamné d'autre part.

S'il n'est pas en état d'être jugé, la justice organisera, tout de même, une audience à destination des familles des victimes afin que leur statut de victime soit officiellement reconnu.

François Bayrou demande une "intensification des contrôles" aux abords des écoles et évoque "la piste" des portiques

Alors qu'un jeune est mort poignardé devant un lycée en Essonne le mois dernier, François Bayrou a demandé hier "une intensification des contrôles mis en place aux abords et au sein des établissements scolaires".

Il a notamment indiqué que l'installation de portiques à l'entrée des établissements scolaires "est une piste" pour lutter contre la "menace perpétuelle" constituée par la "présence d'armes blanches et mortelles" dans les écoles.

Lors de son passage à l'acte, Justin P. avait sur lui deux couteaux, un couteau de chasse et un couteau replié. Selon nos informations, dans son sac à dos, les enquêteurs ont retrouvé également un pistolet factice, de type airsoft.

Le suspect a envoyé un "manifeste" à tous les élèves avant l'attaque

Avant son passage à l'acte, le suspect a envoyé un "manifeste" aux quelques 2.000 élèves de l'établissement. Il y dépeint une vision très sombre de la société.

Intitulé "L'action immunitaire", ce texte de treize pages se décompose en trois chapitres correspondant à des éléments que dénonce l'assaillant: "un écocide globalisé", "une violence systémique et une aliénation sociale", puis "le conditionnement social totalitaire".

"Je tiens à préciser que ce document ne justifie aucun acte. Il expose uniquement des faits (...)", poursuit le lycéen.

"Le fait de lutter, de crier, de résister, même seul, est une forme d’absolu" contre le monde, écrit Justin P. en toute fin de document. Il expose ainsi son idée, selon laquelle il vaut mieux privilégier l'action en opposition à la misanthropie.

Retrouvez plus de détail sur ce que contient ce "manifeste" dans notre article dédié.

Les élèves confinés plusieurs heures après l'attaque

Après l'attaque, les élèves de l'établissement ont été confinés durant plusieurs heures, avant de pouvoir être récupéré par les parents au compte-goutte.

Le suspect interné en psychiatrie

Le suspect a été interné en psychiatrie hier soir, selon une source proche de l'enquête à BFMTV.

Le psychiatre ayant procédé à l’examen du mis en cause a conclu à l’incompatibilité de son état de santé avec la mesure de garde à vue en cours.

Une lycéenne tuée à coups de couteau à Nantes

Bonjour à toutes et à tous. Bienvenue dans ce direct consacré à l'attaque au couteau survenue hier dans l'établissement scolaire de Notre-Dame-de-Toutes-Aides à Nantes.

Le suspect, un lycéen de Seconde, a poignardé quatre élèves dont une a succombé à ses blessures, tandis que trois autres ont été blessés.

L'un deux est hospitalisé en urgence absolue. Il n'y a "pas de garantie" qu'il soit "totalement tiré d'affaire", a indiqué la ministre de l'Éducation Élisabeth Borne hier.

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