"Les enfants vont très mal": après l'attaque au couteau à Nantes, la santé mentale des lycéens inquiète

Ce jeudi 24 avril, une lycéenne est décédée et trois autres ont été blessés dans une attaque au couteau dans leur établissement scolaire, le lycée Notre-Dame de Toutes-Aides, à Nantes. Depuis, Justin P, le suspect de l'attaque, a été hospitalisé à la suite d'examens psychiatriques tandis que les enquêteurs tentent de mieux comprendre ses raisons de passer à l'acte.
Alors que le jeune homme, est présenté comme "dépressif" ou "solitaire" et ayant déjà manifesté des "tendances suicidaires", des voix appellent à une meilleure prise en charge de la santé mentale des lycéens.
"Renforcer l’attention sur la santé mentale"
Quelques heures après le drame, Johanna Rolland, maire de Nantes, était amenée à réagir aux déclarations du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau dépêché sur les lieux.
Plus tôt dans la journée, ce dernier avait pointé du doigt une société "d'ensauvagement" et une "barbarie qui touche désormais les plus jeunes." Des termes que l'élue PS réfute.
"Oui, il y a des questions à poser sur la santé mentale de la jeunesse de ce pays", affirme l'élue au micro de franceinfo.
Pour l'Apel (Associations de parents d’élèves de l’enseignement libre), il est impossible de dissocier cette attaque des nombreuses alertes "[qu'elle] porte sur la souffrance psychique des jeunes", avant d'appeler à renforcer l’attention à la santé mentale dans tous les établissements scolaires.
Ce vendredi matin, Laurent Zameckowski, porte-parole de la Peep (Fédération des parents d'élèves de l'enseignement public) réfute les propositions de plusieurs ministres d'investir sur des dispositifs de sécurité dans les établissements scolaires.
"Ce dont on a besoin, c'est d'avoir la présence d'adultes proches des élèves", estime Laurent Zameckowski, au micro de BFMTV.
Plusieurs réactions à gauche
Depuis l'attaque survenue ce jeudi, plusieurs personnalités politiques ont appelé à une meilleure écoute et à une meilleure prise en charge psychiatrique des jeunes. Ce vendredi 25 avril, Manon Aubry, eurodéputée LFI, qualifie un sujet psychiatrique "difficile à repérer dans l'enceinte scolaire".
Et de rappeler qu'en moyenne, seulement un psychologue scolaire est disponible pour 1.500 élèves.
Même son de cloche pour Sandrine Rousseau, interviewée ce vendredi matin au micro de Sud Radio. "Derrière les couteaux, il faut voir les enfants. Les enfants en France vont très mal. [...] Le taux de suicide ou de tentatives de suicides chez les jeunes femmes de 9 à 20 ans a augmenté de 570% depuis 2006 [il s'agit des femmes âgées de 10 à 19 ans entre 2007 et 2024, NDLR]", rappelle l'élue écologiste.
De son côté, l'ancien premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve évoque un "très profond malaise de la jeunesse", appelant "les responsables publics à entendre ce malaise et à essayer d'y apporter les réponses les plus profondes et les plus pertinentes".
Lors de son discours de politique générale, le Premier ministre François Bayrou a assuré son intention de faire de la santé mentale une grande cause en 2025.