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Police-Justice

Dieudonné poursuivi par l'UEJF: son avocat plaide "l'humour"

Dieudonné lors d’une conférence de presse le 4 juin 2009.

Dieudonné lors d’une conférence de presse le 4 juin 2009. - -

Le juge des référés à Paris s'est penché mercredi matin sur les propos tenus par Dieudonné, dans une vidéo postée sur Internet le 31 décembre dernier. Le jugement sera rendu le 12 février prochain.

Les ennuis judiciaires de Dieudonné se poursuivent. Mercredi matin, le polémiste était jugé en référé au tribunal de grande instance de Paris. L'ordonnance de référé sera rendue le 12 février prochain.

Dieudonné M'Bala M'Bala était poursuivi par l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) pour contestation de crime contre l'humanité et incitation à la haine raciale, à la suite de propos tenus dans sa dernière vidéo, "2014 sera l'année de la quenelle", visionnée plus de trois millions de fois sur YouTube.

Cinq passages étaient incriminés. L'UEJF lui reproche notamment les phrases suivantes: "Je n'ai pas à choisir entre les Juifs et les nazis, je suis neutre dans cette affaire [...] Donc qui a provoqué, qui a volé, pfff... J'ai ma petite idée, mais enfin".

Inviter Faurisson? "C'est du second degré"

"On lui reproche des propos qui relèvent clairement du registre humoristique!", explique Me Jacques Verdier, avocat de Dieudonné, à BFMTV.com. "Mon client ne fait évidemment pas partie des quelques illuminés dans le monde qui nient l'existence de la Shoah et des chambres à gaz. Certes, il avait invité Robert Faurisson (négationniste, ndlr), sur scène, mais ce n'est pas en soi une infraction. Tout cela doit être pris au second degré."

Du côté de l'UEJF, on grince des dents. "Dieudonné utilise YouTube pour diffuser ses messages antisémites, et on en ressent les effets: dimanche, lors de la manifestation Jour de Colère, on a pu entendre des centaines de ses fans scander 'Faurisson avait raison, les chambres à gaz c'est du bidon!' ", s'indigne Sacha Reingewirtz, président de l'association, joint par BFMTV.com. "Voilà pourquoi on le poursuit: on veut freiner à tout prix la propagation de cet antisémitisme en France".

Me Jacques Verdier, lui, reste serein sur le jugement: "Même si la vidéo devait être suspendue, elle a déjà fait trois millions de vues, ça ne nous fera pas grand mal. Mon client se porte très bien, rassurez-vous".

Alexandra Gonzalez