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Police-Justice

Devant la police, les versions de Booba et Kaaris divergent

Booba et Kaaris - Images d'illustration

Booba et Kaaris - Images d'illustration - AFP

Les deux hommes doivent être jugés le 6 septembre prochain pour "violences aggravées."

L’affaire qui oppose les deux rappeurs Booba et Kaaris débute par un malheureux hasard. Les deux artistes, qui avaient chacun prévu un concert à Barcelone le 1er août dernier, se croisent dans le hall d’embarquement d’Orly, quelques minutes avant de, logiquement, prendre place dans le même avion.

Finalement, les deux hommes, au terme d’une violente bagarre, ne quitteront jamais le territoire français. "Si j'avais su, on se serait renseignés pour ne pas être sur le même vol" a expliqué Booba aux policiers quelques heures après l’incident rapporte Le Journal du Dimanche.

Et comme le souligne encore l’hebdomadaire dominical, qui s’est procuré le contenu des auditions des deux hommes, tous deux rejettent la faute sur l’autre. "Kaaris m'a vu, il était debout, il me fixait, un peu provocateur" explique Booba aux officiers. Pour lui, il n’est ni responsable des dégradations, des faits de violences aggravées dont il est suspecté. Il reconnait en revanche avoir frappé un proche de Kaaris à l’aide d’une bouteille de parfum, mais uniquement en état de légitime défense.

"Ça a commencé par des piques, c'est moi qui ai lancé Kaaris, il a eu des paroles envers moi à la radio que je n'ai pas appréciées. Il y a eu des vidéos où il me menaçait, il disait qu'il allait boire mon sang et briser mes os" détaille-t-il, afin de contextualiser les faits auprès de la justice.

Les images de videosurveillance ont parlé

De son côté, Kaaris souligne qu’il était déjà présent dans la salle d’embarquement au moment de l’arrivée de son rival. Mais pour lui, c’est Booba qui a été le premier à provoquer. Il a lâché "son sac par terre en courant vers moi. Le premier coup est un coup de pied donné par Booba mais il m'a raté. On voit que je ne porte pas le premier coup et que c'est Booba qui le porte" détaille-t-il.

Puis, des proches de Duc de Boulogne seraient également venus provoquer le rappeur. Un individu lui aurait ordonné: "Lève-toi salope." C’est à ce moment précis que la situation dégénère. "J'ai reçu des objets mais je ne sais pas quoi" tente-t-il de se souvenir, soulignant qu’il se sent "fatigué, moqué, sali, humilié, à bout" après son séjour en prison.

Ce dernier tente lui-aussi, devant les policiers, d'expliquer la rivalité qui l’oppose à Booba. "Il m'a demandé de faire une vidéo dans laquelle je devais insulter la mère de La Fouine, qui est décédée, et aussi que j'insulte Rohff. J'ai refusé parce que je n'attaque pas les gens qui ne m'ont rien fait. […] À partir de ce moment-là, il a commencé à me poser des problèmes."

Toujours selon Le Journal du Dimanche, il apparaît clairement sur les vidéos de surveillance que l’initiative de la bagarre est prise par Booba et ses amis. Tous deux seront jugés le 6 septembre prochain pour "violences aggravées" au tribunal de Créteil. Ils ont été remis en liberté jeudi passé par le cour d'appel de Paris.

Hugo Septier