Deux mois avec sursis pour des militants qui s'étaient introduits chez Pinault

Des opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, en décembre 2012. - -
Deux mois de prison avec sursis, c'est la peine à laquelle ont été condamnés 14 opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Ils s'étaient introduits fin janvier dans la propriété du milliardaire François Pinault à Grosrouvre dans les Yvelines.
La moitié d'entre eux ont également été condamnés à des amendes de 800 euros pour ne pas s'être soumis à des prélèvements ADN. Le tribunal de Versailles a par ailleurs accordé à François Pinault l'euro de dommages et intérêts que son conseil avait réclamé dans ce dossier.
"Violation de propriété" et "menaces de mort réitérées"
"Voilà la condamnation pour un pique-nique (...) c'est un jugement éminemment politique", a estimé Kléber, l'un des jeunes militants, peu après l'énoncé du délibéré.
Pour la plupart âgés de moins de 30 ans et proches du mouvement altermondialiste, ils étaient entrés dans le domaine du château de La Mormaire, propriété du milliardaire, où ils avaient déployé des banderoles et scandé des slogans tels que "Pinault on aura ta peau" ou encore "Pinault, pollueur, voleur". Ils étaient notamment poursuivis pour "violation de propriété" et "menaces de mort réitérées" à l'encontre de l'homme d'affaires.
François Pinault est l'un des actionnaires du groupe Vinci, concessionnaire du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes près de Nantes, dont le projet de construction suscite une contestation houleuse depuis de nombreux mois.
Procédure disproportionnée
Le parquet de Versailles avait requis à leur encontre de deux à quatre mois de prison avec sursis.
"La justice bourgeoise n'a pas apprécié la blague", a ajouté Kléber, alors que des proches évoquaient déjà la poursuite de la lutte contre le projet d'aéroport jugé "inutile, coûteux, scandaleux".
"L'ensemble de la procédure est disproportionnée et abusive pour des infractions plus que mineures. Il y a une violence économique et sociale et elle n'est certainement pas du côté de mes clients", avait estimé Me Irène Terrel, conseil de plusieurs des prévenus, lors des débats le 3 juin dernier.
Un appel devrait être interjeté dès que possible, a indiqué l'entourage du groupe d'opposants.
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