BFMTV
Police-Justice

Cop21: comment appréhender la violence des "Black Blocs"?

placeholder video
Ces activistes d'extrême-gauche, venus du monde entier, capables de déclencher une guerilla urbaine, seraient déjà en Ile-de-France. Sur fond de menace terroriste, la police redoute des violences en marge de la conférence de Paris sur le climat.

Les forces de l'ordre sur le qui-vive avant la conférence de Paris sur le climat. Avec le rétablissement des contrôles aux frontières pour un mois à partir de vendredi, la France se met en ordre de bataille pour la Cop21, qui se tiendra du 30 novembre au 11 décembre au Bourget, au nord de Paris.

A cette occasion, le gouvernement doit faire face à des enjeux de sécurité majeurs: au moins 80 chefs d'Etat seront réunis au Bourget, dans un contexte de menace terroriste très élevée puisque l'Ile-de-France est toujours en Vigipirate "alerte attentat".

Autre menace qui inquiète les policiers, la présence des Black Blocs. Ce groupuscule d’extrême gauche violent, qui n’hésite pas à aller au contact avec les forces de l’ordre en marge de grands événements, provoque souvent de gros dégâts.

> Qui sont-ils et comment agissent-ils?

En 2009, l’image avait tourné en boucle: celle d’un hôtel incendié par les Black Blocs en marge du sommet de l’Otan à Strasbourg. Le genre de scène que redoutent les policiers à l’approche de la Cop21. Dans leur collimateur: ces militants de l’ultragauche, masqués, habillés en noir, avec un mode d’action instantané, capables de déclencher une guerilla urbaine en faisant de gros dégâts.

"Il y a deux types de modus operandi", analyse auprès de BFMTV Guillaume Origoni, spécialiste des mouvements radicaux. "Il y a celui qui est une attaque aux biens privés et notamment avec des fortes portées symboliques - évidemment on pense aux banques, on pense aux assurances, détaille-t-il. "Mais il y a aussi la volonté d’aller à l’affrontement direct avec des forces de l’ordre, c’est-à-dire de faire reculer les lignes."

D’après nos informations, plusieurs groupes de Blacks Blocs sont déjà arrivés en Île-de-France, venus de différents pays d’Europe, et sont suivis de près par les services de renseignement. Des militants violents qui pourraient vouloir pénétrer sur le site du Bourget, pertuber les deux rassemblements prévus dans la capitale ou encore tenter d’attaquer des symboles capitalistes.

Sur Internet, un site répertorie un appel à la violence, signé par un mystérieux collectif. "Il n’y a rien d’autre à attendre de telles circonstances qu’une honnête flambée de violence. Qu’on ne se méprenne pas: il ne s’agit pas de se défouler impuissamment, ou de compenser un manque d’idées par des actions bien attestées. Il s’agit de se venger”, explique le texte.

> Comment les policiers sont-ils préparés?

Mais le secrétaire départemental du syndicat de police Alliance Philippe Lavenu l’assure: les forces de l’ordre ont été préparées pour faire face à ce type d’actions.

"Les policiers ont été formés à ça”, explique-t-il à notre micro. "Les Black Blocs, on les connaît et on connaît leur mode opératoire. Ils sont formés à la guerilla urbaine, les policiers se sont formés à contrer la guerilla urbaine. Il y a du matériel, il y a des forces, il y a des forces mobiles et il y a eu des formations des forces de maintien de l’ordre."

Un important travail de renseignement a été mené pour anticiper la montée à Paris de Black Blocs d'ultra-gauche, selon des responsables des forces de l'ordre cités par l’AFP, mais aussi de "zadistes" (pour ZAD, "zones à défendre") hostiles au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) ou au Center Parcs de Roybon (Isère), d'opposants à la ligne à grande vitesse Lyon-Turin.

Pour ces deux semaines sous haute tension, 5.000 policiers supplémentaires seront présents en Île-de-France pour assurer la sécurité pendant le sommet.

V.R. Mélanie Bertrand, Timothée Leblanc et Alexis Pluyette