Confinement: après de premiers contrôles, les policiers vont commencer à sanctionner

Les personnes qui ne respectent pas le confinement risquent désormais une amende de 135 euros. Des premiers contrôles préventifs, parfois musclés, ont été effectués la veille partout sur le territoire.

Après la pédagogie, place aux premières sanctions. A partir de ce mercredi matin, toutes les personnes qui ne sont pas en mesure de justifier leur déplacement devraient être verbalisées. Les magasins ouverts sans justification seront également contrôlés. L'objectif: faire respecter le confinement et lutter contre la propagation du coronavirus.

Dans les faits, des premiers contrôles ont été effectués mardi, au cours desquels les forces de l'ordre ont rappelé que seuls les déplacements indispensables étaient autorisés, notamment les sorties pour se nourrir, se soigner ou rendre visite à une personne dans le besoin. 

"Aujourd'hui, on vous explique, demain vous pourrez faire l'objet d'une amende si votre présence n'est pas justifiée", explique un policier lors d'une patrouille suivie par BFMTV.

7906 contrôles en une journée

Au total, 7906 contrôles ont été recensés dans l'agglomération parisienne pour la seule journée de mardi, selon la préfecture de police de Paris. Dans les rues de la capitale, de nombreuses personnes n'avaient pas sur eux l'attestation de déplacement désormais obligatoire.

"Les autorisations de circulation sont pour se soigner et se nourrir", rappelle un fonctionnaire à un père de famille. 

Trois magasins ont par ailleurs été verbalisés pour ne pas avoir fermé leurs portes. Les policiers doivent également s'assurer que les mesures de distanciation sociale sont respectées dans les commerces restés ouverts, avec parfois des rappels à l'ordre musclés.

"Je veux voir une personne par une personne dans la boutique", crie dans son microphone une fonctionnaire dans une rue commerçante du 18ème arrondissement de Paris. "Maintenant vous gardez un mètre de distance", lance, sans ménagement, un collègue aux passants peu disciplinés. 

Des contrôles "aléatoires"

Ces actions, dans un premier temps préventives, se sont multipliées sur tout le territoire.

"Nos contrôles sont aléatoires, car on ne peut pas être physiquement partout. Le but étant que les gens comprennent, ceux qui se déplacent en véhicule mais également au sein des agglomérations, les personnes qui vont reprendre peu à peu l'habitude de faire des déplacements à pied parce qu'ils trouvent ça anodin", explique à notre antenne le chef d'escadron de la Compagnie de gendarmerie de Pontoise (Val-d'Oise). 

Au total, 100.000 policiers et gendarmes sont déployés pour contrôler les déplacements des Français. "Le mot d'ordre est clair: restez chez vous!", rappelait le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner. 

Publié ce jour au Journal Officiel, le décret sur la "création d'une contravention réprimant la violation des mesures destinées à prévenir et limiter les conséquences des menaces sanitaires graves sur la santé de la population" prévoit désormais une amende de 135 euros, pouvant aller à 375 euros en cas de majoration.

Esther Paolini